Mike Horn a de la compagnie sur le second plus haut sommet du monde… Alors que l’on débattait embouteillages sur l’Everest il y a quelques semaines, plus d’une centaine d’alpinistes est en ce moment-même à l’assaut final du K2, profitant d’une météo exceptionnelle. Le nombre d’ascensions réussies cette saison pourrait dépasser la centaine, un record.
Environ 10 équipes pour un total d’environ 120 grimpeurs se sont élancées vers le sommet du K2. Selon l’alpiniste et collaborateur d’Outside Alan Arnette, entre 50 et 75 d’entre eux pourraient atteindre le sommet aujourd’hui, entre 30 et 50 jeudi et entre 10 et 20 vendredi. Alors que les moussons n’ont pas encore atteint la zone cette année et que le jet stream s’est déporté plus au nord que l’an passé, la fenêtre météo est idéale pour réaliser l’exploit.
Par quelle voie ?
Les alpinistes se sont élancés sur les deux voies, Abruzzes et Cesen, qui se rejoignent à l’altitude des Camps 4. Les deux sont déjà équipés de cordes fixes, ne reste à poser que celles entre les Camps 4 et le sommet, une opération en cours. Les grimpeurs de la Cesen ont opté pour la voie la plus raide mais éviteront le passage de la Cheminée House, où de nombreux alpinistes ont été emportés par des avalanches.
Avec ou sans oxygène ?
Si la plupart des alpinistes font partie d’expéditions commerciales et prévoient l’utilisation d’oxygène supplémentaire, on trouve encore quelques puristes, comme Mike Horn et Fred Roux, ou encore l’Américain Adrian Ballinger et les Équatoriens Carla Perez et Esteban Topo Mena. Ces trois derniers viennent de passer six jours en acclimatation à très haute altitude sur la Cesen avant de redescendre le 13 juillet. Ils entameront leur ascension sans oxygène plus tard que les autres, probablement la semaine prochaine.
Où est Nims ?
Le désormais célèbre Nirmal Purja, alias Nims Dai, prévoit de finir la semaine par le K2, dans le cadre de son fameux défi des quatorze 8 000. Il est actuellement en train de réaliser l’ascension des Gasherbrum I et II après une série de mésaventures, dont il a fait le récit dans un post :
« Depuis l’ascension réussie du Nanga Parbat, nous avons voyagé non stop par la route, mais aussi en trekking, le tout jour et nuit, en sautant des camps pour pouvoir respecter notre timeline. [..] On a rencontré des centaines de problèmes, qu’il s’agisse de voitures en panne ou de routes bloquées. Et ce ne sont pas les ânes qui nous ont permis de rattraper le retard ou de couvrir les mêmes distances qu’en voiture (on a pris 5 heures de retard par jour). Après deux jours à ce tarif, j’ai décidé qu’on porterait nous-mêmes tout notre équipement d’alpinisme, histoire d’aller plus vite et d’arriver à temps. Tous les gens croisés ont halluciné quand ils ont compris qu’on avait sauté trois camps à cette altitude en portant une charge aussi lourde. Finalement, quand on a atteint Concordia, on a trouvé trois porteurs pour nous aider et dieu merci parce qu’on ne sentait plus nos pieds à ce stade. Après avoir résolu ça, je suis enfin arrivé au camp de base des G1 et G2 […].
Un saut en parapente ?
Le 4 juillet dernier, l’Autrichien Max Berger gravissait le Broadpeak (8 047 mètres), 12e plus haut sommet du monde. Une cime de laquelle il comptait bien s’envoler à l’aide de son parapente ultra-technologique ne pesant que 990g. Mais les conditions ne lui ont pas permis de réaliser son projet et Max Berger a dû prendre son envol après être redescendu au Camp 3 (7 100 m). Autant dire qu’après cette mise en bouche sur le Broadpeak, l’Autrichien compte bien s’élancer depuis le sommet du K2, qu’il devrait atteindre ces prochains jours.
La vidéo du vol de Max Berger :
Photo d'en-tête : Esteban Topo Mena