Incontournable de la gamme Salomon, la Speedcross est un best-seller que l’on aime chausser pour affronter la boue et les conditions difficiles dans les sentiers. Mais la chaussure de trail s’est parfois montrée un peu trop rigide : que pense notre expert de cette nouvelle version ?
Je me suis toujours représenté la Speedcross de Salomon comme un lynx : un félin que l’on peut trouver élégant, habile et puissant, mais que l’on n’ose approcher tant il est sauvage. Cette chaussure m’impressionne par ses imposants crampons, son profil plutôt fin et son côté sécuritaire. Mais, à chaque fois que j’y mettais les pieds, je trouvais que son côté baroudeur prenait trop le dessus sur le reste. Je manquais un peu de souplesse, aussi bien dans le chaussant – avec un pare-pierre assez présent – que dans le déroulé de la semelle, peu aidé par son imposant talon.
Au contact de cette cinquième version, plusieurs choses m’interpellent. Si la souplesse n’est toujours pas son atout numéro un, je lui trouve de meilleures qualités de contorsionniste, et surtout, le chausson semble aussi confortable qu’un lit douillet ! Reste à savoir ce qu’elles valent en course.
L’uni fait la force
Niveau look, on oublie les combinaisons colorées des modèles précédents, on se retrouve ici avec un modèle uni. C’est complètement dans le style Salomon et pour ma part, j’aime bien. Les plus discrets privilégieront certainement la version noire. Une fois enfilées, on retrouve cette impression initiale de confort ; l’intérieur du chausson est bien travaillé pour venir épouser le pied sans point de pression. Le fameux système Quicklace de chez Salomon est de plus en plus précis et efficace, on tire sur la languette et c’est parti.
Souples…
J’ai emmené ces Speedcross sur différents terrains : du meuble, de la boue, de la glace, de la neige, du sol dur et du bitume. Commençons par les points forts : cette chaussure pourrait grimper aux arbres ! Ses imposants crampons ne laissent pas de place à l’approximatif dans de la boue. L’adhérence est optimale et la traction vraiment appréciable. J’ai eu également l’occasion de passer dans de la boue très collante et la disposition des crampons permet un débourrage assez efficace. Sur la neige, l’accroche de la chaussure est également un atout, même si les amoureux des terrains neigeux préfèreront certainement une version imperméable.
Reste à se pencher sur la souplesse, et je dois dire que je suis très agréablement surpris. Contrairement aux modèles précédents qui demandaient du temps pour se détendre, on trouve de suite sa foulée. Ça déroule parfaitement et l’attaque du pied au sol est agréable même sur des sols très durs : un exploit quand on voit la taille des crampons.
…mais
Quelque chose continue néanmoins de me chagriner, et c’est cet énorme talon, qui place l’arrière du pied à plus de 30 mm du sol. Si un drop de 10 mm ne me dérange pas tant que ça, surtout sur des chaussures de trail, je trouve ce talon gênant en course. J’ai la sensation qu’il vient ajouter une répartition des masses vers l’arrière de la chaussure, comme si on portait un poids supplémentaire… J’ai donc voulu comprendre l’intérêt d’un talon de cette envergure sur une telle chaussure : « C’est pour offrir plus de polyvalence et de confort », m’a-t-on répondu chez Salomon.
Mon avis a en revanche changé en passant à la marche. En effet, sur des pentes assez raides où l’on est obligé de mettre les mains sur les cuisses et de pousser, le talon aide à reposer un peu les jambes et à trouver plus rapidement de la propulsion. Dans cette configuration, le poids de la chaussure et son épaisseur de semelle se font totalement oublier.
Douce baroudeuse
En conclusion, disons que les améliorations apportées par Salomon sur ce cinquième modèle de Speedcross m’ont convaincu : le chausson est beaucoup plus confortable, la semelle déroule mieux sous le pied, et les crampons sont d’une efficacité redoutable. Au final, il s’agit d’une chaussure capable de faire face à n’importe quelle situation, surtout les plus grasses, dans un confort maximal. Reste cependant ce talon un peu lourd à mon goût pour en faire une croqueuse de boue idéale. De même, contrairement aux SLAB Sense 7 qui ont un fit plus étroit, le chaussant est ici plus large, laissant plus de place à l’arrière de la chaussure. On gagne indéniablement en confort, mais attention à bien essayer la chaussure avant de choisir sa taille !
Salomon Speedcross 5
330 g en 42, drop 10 mm
Poids : 3/5
Confort : 4,5/5
Accroche : 5/5
Maintien : 3,5/5
Dynamisme : 4/5
Verdict : 8/10
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