Il aura fallu une pandémie pour que « le jour du dépassement de la Terre » recule de plus de trois semaines par rapport à 2019 (29 juillet). La date à laquelle l’humanité aura épuisé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année tombe donc ce samedi 22 août, selon le rapport annuel du «Global Footprint Network ».
L’arrêt quasi-total de l’activité humaine au niveau planétaire dû au coronavirus a certes réduit l’empreinte écologique de l’humanité de 9,3 %, selon les estimations des chercheurs du « Global Footprint Network » , mais nous vivons toujours au-dessus de nos moyens. L’humanité utilisant actuellement 60 % de plus que ce qui peut être renouvelé. En d’autres termes, explique l’ONG américaine créée au début des années 1990, « nous pesons toujours autant sur la nature que si nous vivions sur 1,6 Terre ».
Comment est calculée cette date ?
Depuis 2006, le Global Footprint Network procède à une évaluation annuelle. Cette année-là, le « Earth Overshoot Day », jour d’épuisement de nos ressources, est tombé en octobre. Depuis, la date n’a cessé de se rapprocher … jusqu’à 2020. Année où, pour la première fois, elle a été stoppée par la pandémie de coronavirus, à l’instar de l’économie mondiale.
Pour déterminer cette date, les données de plus de 200 pays sont collectées, essentiellement à partir des sources des Nations unies, explique Laurel Hanscom, directrice générale du Global Footprint Network. Les chercheurs comparent ensuite la biocapacité de la Terre (la quantité de ressources que les terres et les mers de la planète peuvent générer en un an) à l’empreinte écologique de l’humanité (la demande de cette année-là pour des choses comme la nourriture et l’espace urbain, et les forêts pour absorber nos émissions de dioxyde de carbone). Ils déterminent ensuite ‘écart entre ces paramètres et projettent les résultats sur le calendrier.
18 ans pour inverser les dommages
Une méthodologie qui ne fait pas l’unanimité. Certains lui reprochent de ne pas faire de distinction entre les utilisations durables et non durables des cultures et des pâturages, et de ne pas prendre en compte les autres modes de capture du carbone, comme l’océan et le sol. Mais le Global Footprint Network a le mérite d’attirer l’attention sur l’impact des activités humaines sur les écosystèmes et la planète, via des chiffres très parlants.
Nous aboutissons à une dette écologique cumulée équivalant à 18 années terrestres », indique l’ONG. « En d’autres termes, il faudrait à la planète 18 ans de régénération pour inverser les dommages causés par la surexploitation des ressources naturelles, en supposant que cette surexploitation soit totalement réversible ».
Reste que tout n’est pas perdu. Reculer de cinq jours par an la date du jour du dépassement permettrait à l’humanité d’atteindre cet objectif avant 2050, explique l’ONG. Nous pourrions gagner 93 jours en réduisant de 50 % l’empreinte carbone. Dans un autre registre, réduire de moitié les gaspillages alimentaires ferait reculer cette date de 13 jours. A méditer au quotidien.
Pour calculer votre propre impact (et votre « date limite « personnelle), via le Global footprint network, c’est ici
Et si vous êtes passionné de datas et souhaitez vous plonger au cœur du système du Global Footprint network, c’est ici.
Photo d'en-tête : Tobias Tullius / Unsplash- Thèmes :
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