En France, les accidents liés aux avalanches sont liés aux activités de loisirs dans plus de 95 % des cas. Chaque année, une trentaine de personnes perdent ainsi la vie. C’est relativement peu, au regard du nombre d’usagers de la montagne, mais c’est encore trop. D’autant qu’il est prouvé qu’être équipé du matériel de base et formé à son usage peut faire toute la différence.
Equipez-vous du trio de base : DVA, pelle, sonde
Les chances de survie sous une avalanche sont proche de 90% pendant les quinze premières minutes. Passé ce laps de temps vos chances diminuent considérablement et il est plutôt rare que les services de secours professionnels aient le temps d’intervenir dans ce premier quart d’heure. Quelle que soit votre activité, ski, randonnée ou alpinisme, les chances de survie ne dépendent que de vous et des personnes qui vous accompagnent. Dès lors, s’équiper du matériel de base pelle, sonde, DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche) est indispensable.
Conseil : préparez votre matériel la veille et vérifier que le kit est complet et en état de marche – notamment la charge de la batterie.
Comment réagir en cas d’accident ?
1/ En cas d’accident restez calme et évaluez la situation. La situation est-elle encore risquée ? Combien y-a-t-il de victimes ? Déterminez la zone de recherche primaire.
2/ Appelez les services de secours en composant le 112. Numéro d’urgence gratuit et accessible partout en Europe, il permet de joindre les services de secours du département qui enverront les moyens adaptés. Le 112 fonctionne même depuis un téléphone verrouillé ou ne disposant pas d’une carte SIM. Une fois le service de secours au bout du fil, transmettez les informations suivantes : Où et quand l’accident s’est-il produit ? Que s’est-il passé ? Quelle est la météo sur place ?
3/ Commencez à rechercher la ou les victimes.
Comment rechercher une victime d’une avalanche ?
1/ Recherche du signal
Passez votre DVA en mode recherche et parcourez la zone de recherche jusqu’à capter un premier signal. Que vous soyez à ski, à pied ou à plusieurs, tout en orientant l’appareil sur ses trois axes, déplacez-vous en « Z », en « S », ou en ligne droite selon les trois schémas ci-dessous.
Poursuivez votre progression, jusqu’à obtenir un signal plus net qui marquera la fin de la recherche primaire. Plantez un baton à cet endroit pour définir un repère.
2/ Recherche approximative
Il s’agit maintenant de localiser approximativement la victime. Vous avez le choix entre la méthode en croix ou la méthode directionnelle. Les DVA analogiques peuvent utiliser les deux méthodes, à vous de voir qu’elle méthode est la plus rapide et la plus efficace selon vous. Les DVA numériques privilégieront, eux, la méthode directionnelle, même si en théorie ils fonctionnent aussi avec les deux méthodes.
La méthode en croix : Depuis votre repère, continuez tout droit. Le son de votre DVA s’accroit puis décroit. Revenez sur vos pas jusqu’au point d’intensité maximum puis partez dans une direction perpendiculaire. Si le signal diminue, vous n’êtes pas dans la bonne direction, repartez alors dans la direction opposée. Recherchez dans cette nouvelle direction le point d’intensité maximum. Poursuivez ainsi jusqu’à que le potentiomètre soit positionné sur l’un des deux derniers crans, ce qui marque la fin de la recherche approximative. Attention à bien garder votre DVA dans la même direction tout au long de cette recherche.
La méthode directionnelle : A partir de votre point de repère, faites pivoter votre appareil à 180°. Si le signal sonore augmente, le sens de progression est correct. L’intensité maximale du signal sonore indique la bonne direction à suivre. Poursuivez votre progression ainsi jusqu’à que le potentiomètre soit sur l’un des deux derniers crans. On passe alors à la recherche fine. Avec un DVA numérique, la bonne direction est indiquée par la flèche centrale et la progression par des nombres. Dans votre progression, lorsque la flèche centrale s’éteint, faîtes de nouveau pivoter votre DVA à 180° pour déterminer la nouvelle direction à suivre. La recherche approximative se termine lorsque la valeur affichée est inférieure à 3.
3/ Recherche fine
Réduisez maintenant votre vitesse de recherche à 50 cm / seconde. Placez le DVA au ras de la neige et déplacez-le sur une ligne droite. Placez un objet (gants, bonnet…) à l’endroit où le signal est le plus fort, puis partez dans une direction perpendiculaire. Si le signal diminue, revenez à ce point de repère et partez dans la direction opposée. Une fois le point sonore maximum atteint. Commencez à sonder à cet endroit. L’opération est la même avec un DVA numérique, mais la flèche principale et les chiffres remplacent le signal sonore. Commencez à sonder lorsque la valeurs indiquée par votre DVA approche de 0,5.
3/ Localisation de la victime
Sondez toujours perpendiculairement à la surface de la neige, en spirale par intervalles de 30 cm autour de votre point de repère le plus fin. Faites connaitre l’emplacement exact sondé au reste du groupe et laissez la sonde en place.
Le petit plus : gagnez une cinquantaine de secondes dans la recherche fine et la localisation grâce à la sonde électronique Iprobe qui emet un signal sonore et lumineux lorsque l’on s’approche de la victime.
4/ Sortir la victime de la neige
Commencez à creuser en aval de la sonde et à une distance égale à la profondeur d’enfouissement. Pelletez rapidement mais sans précipitation.
Conseils : consultez les recommendations de l’ANENA (Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches), suivez une formation avec un professionnel et entraînez-vous régulièrement sur un terrain sécurisé.
Quels premiers soins apporter à la victime ?
Lorsque l’accès à la victime est dégagé, examinez en premier son visage :
- La victime bénéficie-t-elle d’une poche d’air pour respirer ?
- Les voies respiratoires sont-elles dégagées ou encombrées par la neige ?
- Quelle est la couleur de sa peau ?
Notez l’heure de ce bilan et souvenez-vous bien de ces informations pour les transmettre au médecin urgentiste ou aux sauveteurs. Vérifiez ensuite si la victime est consciente et si elle respire. Si ce n’est pas le cas, dégagez-la rapidement et attaquer un massage cardiaque – être formé aux premiers gestes d’urgence est donc vital. Si la victime respire de nouveau, isolez-la du froid pour éviter l’hypothermie et inspectez ses lésions. Partez du principe qu’elle a subi des traumatismes graves soit à la colonne vertébrale, soit au crâne et qu’elle est peut-être victime d’une hémorragie interne. Observez tout comportement particulier, reprenez le pouls et la fréquence respiratoire à intervalles réguliers en attendant les secours.
Conseil : équipez-vous d’une trousse de secours, lisez les recommandations précises de l’ANENA en matière de premiers soins et suivez une formation aux premiers gestes d’urgence.
Si vous n’êtes pas encore équipé d’un DVA, d’une pelle et du sonde, faîtes-le. Votre sécurité et celle de vos compagnons en dépend. Pensez aussi qu’un sac airbag peut être un gage de sécurité supplémentaire, mais a aucun moment, n’imaginez que votre matériel de sécurité vous protège de tous les risques. Avant de vous engager dans une pente, réfléchissez si vous vous y seriez engagé sans votre équipement.
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Photos & illustrations : Pieps
Article initialement publié le 23 décembre 2020, mis à jour le 9 décembre 2021
Photo d'en-tête : Anaposa