Surréaliste : Macron passe un savon aux médaillés olympiques !

Les médaillés olympiques et paralympiques français réunis lundi dernier par le chef de l’État sont sans doute encore sous le choc. Ceux-là même qui ont rapporté à la France 33 médailles olympiques et 54 paralympiques se sont vu infligé un discours accablant  par Emmanuel Macron, dressant un bilan de Tokyo. « Je le dis très clairement, on doit faire beaucoup plus. Beaucoup plus. », a-t-il insisté avant d’annoncer une réforme en profondeur des modalités de soutien privilégiant « les profils et les disciplines à fort potentiel » …

Sagement assis sur leur siège, masqués jusqu’aux yeux, tous les athlètes français qui ont eu la bonne idée de revenir de Tokyo avec au moins une médaille de bronze, voire d’argent, ou mieux encore, d’or, ont reçu une douche glacée lundi dernier, administrée par Emmanuel Macron, pas content du tout de voir la France au 8e rang au tableau des médailles olympiques et au 14e des paralympiques.

Certes nos athlètes n’ont récolté à Tokyo « que » 33 médailles olympiques, contre les 42 glanées il y a cinq ans ou les 41 remportées à Pékin, en 2008, mais loin d’être félicités pour les années d’abnégation consacrées à un entraînement intensif, ils ont appris lundi que vraiment, « le bilan global de ces jeux olympiques n’est pas tout à fait au niveau que nous attendions, on sait que sur certains sports il est même mitigé ». Les détenteurs des médailles d’or (10 olympiques, 11 paralympiques) ont dû pousser un soupir de soulagement. Idem pour ceux qui ont empoché les breloques en argent (12 olympiques et 15 en paralympiques). Mais ceux qui avaient péniblement rapporté le bronze à la France (11 olympiques et 28 paralympiques) ont dû se sentir un peu mal. Quant à ceux, non conviés à cette partie de plaisir, qui sont rentrés les mains vides, qu’on se le dise, ça va chauffer !  Car le président ne compte pas en rester là : « on ne peut pas construire une réussite si on ne se dit pas les choses, en vérité », a-t-il expliqué, avant de rappeler que « nos voisins britanniques, pour ne prendre que cet exemple, investissent aujourd’hui moins de crédits publics que nous, ils ont pourtant des résultats supérieurs aux nôtres ». Autrement dit, nos athlètes sont des glandeurs qui gaspillent l’argent de l’Etat. Des ingrats !

Pour y remédier, le gouvernement Macron, dont le bilan est, on le sait, optimal – en témoigne sa gestion de la pandémie et ses multiples errements, comme ses mesures en faveur de l’environnement, secteur qui lui vaut une condamnation de dix millions d’euros pour ne pas avoir pris des dispositions suffisantes pour lutter contre la pollution de l’air, pour ne citer que ces deux domaines – entend engager une « réforme en profondeur des modalités de soutien, de sa répartition, concentrer nos efforts sur les profils et les disciplines à fort potentiel. » Les surfeurs qui, franchement, ont eu tout faux à Tokyo, ont de quoi se faire du souci. Quant aux skateurs, on ne vous en parle même pas ! Dès maintenant, autant vous mettre au vélo ou au basket si vous voulez avoir une chance de monter sur un podium olympique, car le président entend « concentrer les moyens, là où on a de la potentialité. « 

Enfin, jamais à court d’idée, les Enarques qui tapissent le cabinet présidentiel ont mis au point un nouveau concept, le « pacte de performance ».  En « clair », si l’on peut dire, car le concept reste encore assez obscur, il s’agirait de « mettre en place un dispositif de « cordée du sport » (…), « expérimenter un capital sportif-entrepreneur ». Et le président de conclure : « Je ne suis pas de ceux qui se fixent pour ambition de faire au moins aussi bien. Je le dis très clairement, on doit faire beaucoup plus. Beaucoup plus. »

Voilà, c’est dit, le sport c’est du business (et de la politique) et que ceux qui croient encore que « l’essentiel, c’est de participer » – expression récupérée par le baron de Coubertin – qu’il commentait en ces termes : « l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat; l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ».( Le vrai Coubertin, Jean Durry, 1997). Ceux-là, tous ces ventres mous, ont tout faux !

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