Quand votre survie dépend d’une casserole de neige fondue, mieux vaut avoir un réchaud digne de ce nom, explique Mike Libecki, explorateur qui sait de quoi il parle après des années d’expéditions, de l’Antarctique au Kyrgysztan.
Explorateur professionnel, Mike Libecki a mis à rude épreuve quantité d’équipements en tous genres au cours de ses 85 expéditions effectuées dans les endroits les plus reculés du monde. Sans exagérer, il s’est exposé aux conditions les plus dures que mère Nature puisse offrir. Passant de températures de moins 67 degrés en Sibérie aux jungles brûlantes du Bhoutan. Or dans des situations pareilles, il ne peut pas vraiment se permettre de dépendre de produits peu fiables.
Un réchaud en panne, c’est la fin de l’expé
Au cours des dix dernières années, sur chacune de ses expéditions, c’est le réchaud MSR XGK qu’il a mis dans son sac. Libecki est sponsorisé par MSR, précisons-le, mais le gars n’étant pas du genre à sacrifier sa survie aux bénéfices d’un sponsoring, on peut donc lui faire confiance. « Si le réchaud est recouvert de glace – ça arrive – vous pouvez la dégager à coups de marteau et faire du feu dans la foulée, ce truc redémarre illico », explique-t-il. « Au cours d’expéditions en zones extrêmement froides, avoir un bon réchaud est essentiel. Qu’on soit en Antarctique ou au Groenland. Car s’il tombe en panne, c’est la fin de votre expé mais peut-être aussi de votre voyage sur cette terre. Votre vie en dépend : vous vivez dans un congélateur et vous êtes obligé de faire fondre chaque goutte que vous buvez, dans un environnement où, en plus, vous vous déshydratez énormément.
Pourquoi confier depuis dix ans sa vie à un XGK ? Tout simplement parce qu’il fonctionne à tous les coups. Après discussion avec Owen Mesdag, développeur de produits chez MSR, il s’avère que la fiabilité de l’engin tient à la simplicité de sa conception. Vous versez du combustible liquide dans la bouteille, vous la mettez sous pression en pompant et vous ouvrez simplement la vanne pour acheminer le combustible vers le brûleur. « Si vous pouviez nager dans le canal de combustible, vous pourriez passer de la bouteille de combustible à la pompe, descendre le tuyau, passer par la boucle du générateur et sortir par le trou du jet de combustible », explique Owen Mesdag. « C’est complètement ouvert. »
Ce « canal ouvert » rend la réparation sur le terrain remarquablement facile, et il réduit également les éventuelles défaillances mécaniques pendant la durée de vie du réchaud, contrairement aux versions à réservoir plus compliquées. « Quand dans votre jardin vous faites passer de l’eau par votre tuyau d’arrosage, votre tuyau n’explose pas pour autant », dit Owen Mesdag. « Au final, il ne s’agit jamais que d’un système de distribution. Autrement dit, l’idée est de contrôler le carburant liquide provenant d’un récipient pressurisé et de le libérer sous une forme utilisable. »
Benzène, kérosène ou .. Bacardi 151
A noter que Mike Libecki n’a pas seulement utilisé le XGK au cours de dizaines d’expéditions, mais parfois aussi pendant des centaines d’heures sur le terrain, compte tenu du temps nécessaire pour faire fondre la glace, opération qui nécessite beaucoup de carburant. Heureusement, le réchaud peut fonctionner avec à peu près n’importe quel combustible. « Dans pas mal d’endroits du monde, les options sont assez limitées en matière de carburants », rappelle-t-il. « Or dans ce truc, vous pouvez mettre du benzène, du diesel, du kérosène, ou même du Bacardi 151 ! ».
Ok, mais qu’est-ce qu’il se passe si le combustible encrasse le réchaud ? Pas de problème, car le revêtement intérieur du XGK est spécialement conçu pour être enlevé et nettoyé. De plus, le réchaud dispose d’un système de nettoyage automatique permettant de décrasser le conduit, via une très fine aiguille balayant le conduit lorsque vous vous déplacez. Par exemple, lorsque vous marchez vers le camp de base et que l’appareil est secoué dans votre sac.
Enfin, sa durabilité physique repose sur un simple support métallique à trois pattes et trois bras entourant le réchaud lui-même. « Le truc est si solide, que le pire que vous puissiez faire est de le cabosser », dit Owen Mesdag. « Chez nous, toute la fabrication est faite en interne, de l’usinage au montage, nous savons donc à quel point nos réchauds sont solides. »
Un petit apprentissage s’impose
Un seul bémol, la mise en route. Le XGK a beau être un modèle de simplicité au niveau de sa conception, il n’est pas facile à utiliser de prime abord. Il faut savoir comment le pressuriser et le préchauffer avant de pouvoir le mettre en marche, ce qui prend un certain temps. Contrairement aux réchauds à réservoir du type WindBurner de MSR ou la plupart des produits Jetboil, qu’on peut déballer, connecter au combustible d’un seul clic pour cuisiner dans la foulée.
Owen Mesdag compare volontiers la maîtrise du XGK a celle d’une auto à boite à vitesses manuelle. « Quand vous montez dans une voiture automatique, c’est simple, vous démarrez et vous prenez la route. Parfait … jusqu’à ce qu’elle tombe en panne, dit-il. A l’heure de s’équiper d’un réchaud, un utilisateur occasionnel peut mettre en avant le côté pratique d’un produit classique. C’est vrai. Car s’il tombe en carafe, au pire, il mangera froid ce jour-là. Pas grave. Mais pour un explorateur polaire tel que Mike Libecki, c’est totalement exclu. C’est sa survie qui est en jeu.
Photo d'en-tête : Keith Ladzinski- Thèmes :
- Alpinisme
- Équipement
- Survie