En expédition sur un sommet népalais isolé de 6186 mètres dans le Khumbu, notre journaliste a pu tester la dernière nouveauté de chez Garmin, le GPS 66i. Force est de constater que cet accessoire s’est révélé très utile à l’heure de déclencher un secours à 6000 mètres d’altitude.
Ce petit appareil qu’on prendrait pour un téléphone portable à touches des années 2000 s’est montré redoutablement efficace lorsqu’un camarade de cordée s’est brisé la jambe à 6000 mètres d’altitude le 3 novembre. Un cri strident a jamais gravé dans ma mémoire a fait basculer le début de la descente du Kyajo Ri, un sommet népalais de 6186 mètres, vers une nuit cauchemardesque et un sauvetage épique (voir notre reportage sur cette expédition). Sans cet outil de géolocalisation, l’issue aurait pu virer à la tragédie.
Ce qu’il y a de bien chez Garmin c’est que tout est intuitif et simple. Via le grand écran intégré, on navigue aisément entre les différents menus : carte, itinéraire, boussole, waypoints, traces enregistrées, parcours favoris et lieux remarquables. Tout y est, il suffit de charger la carte de la région où vous vous rendez. Pour un territoire aussi hostile et reculé que les vallées du Khumbu au Népal, l’achat de la carte et l’activation d’un abonnement de messages satellites ne sont pas des dépenses en l’air. Tout, absolument tout y était pré-chargé. Des détails des villes de Namche Bazar ou de Gokyo s’y trouvaient : lodges, auberges, boutiques, agences de trekking. Bref, du détaillé et du très sérieux.
Utilisé tous les jours dans différents modes, je dois avouer que mon petit GPS m’a bluffé. L’option « voir et rallier » récolte ma préférence, pour sa simplicité – on choisit un point à partir de la carte, mais aussi pour son algorithme qui prédit en temps réel votre heure d’arrivée en fonction de la déclinaison de l’itinéraire et de mon allure. Simple et très efficace quand on vadrouille sur des nouveaux sentiers à l’étranger.
Un SOS envoyé en moufle
Mais la firme américaine a définitivement convaincu notre cordée lors de la demande d’aide d’urgence via le petit bouton placé « SOS » inscrit sur le côté. Emmitouflé dans mes moufles que je n’avais pas très envie de quitter, une pression de vingt secondes a suffi pour envoyer un signal de détresse que Garmin a reçu et analysé. S’en est suivi une conversation par messages avec des envois précis de lieux pour un hélitreuillage par hélicoptère. J’ai même pu avertir les secours que notre position avait changé entre le moment du premiers SOS et le lendemain. Positionné sur une vire rocheuse et abrupte, la victime a été descendue en rappel 300 mètres plus bas pour permettre à l’hélicoptère de l’hélitreuiller et à nous tous de dormir à l’abri du vent dans une tente ramenée in-extremis.
Les limites du téléphone satellite
Autre fonctionnalité très intéressante de ce GPS : garder le contact avec ses proches. Nous avons pu ainsi prévenir amis, femmes et enfants de l’avancé de notre trek d’acclimatation et du déroulement de notre journée, via des messages textes sur un portable ou une adresse mail par satellite. Lorsque l’accident est survenu au-dessus du col sud du Kyajo Ri, j’ai pu faire parvenir un message « SOS » à Garmin et un message d’appel à l’aide à nos proches qui ont très vite pris le relai depuis la France et engagé des appels auprès des secours et de notre agence que nous avions du mal à joindre par téléphone satellite, compte-tenu du brouillard et des nuages. Le GPS s’est alors révélé comme notre outil principal de survie et de lien avec le monde extérieur.
Un tracking personnalisé
Dans ce type d’expédition en haute montagne, la communication avec nos proches revêt d’une haute importance. En partie financée par un mécène amoureux de la haute montagne et du dépassement de soi, notre expédition se devait d’être suivie « en direct ». Le jour de l’ascension, j’ai donc activé le « suivi en direct » de notre avancé comme si nous allions conquérir la lune. Ça peut paraître bête mais nous avons tous apprécié que nos familles et amis puissent nous suivre en temps réel comme sur un Ultra-trail du Mont-Blanc. J’avais réglé l’envoi de données toutes les heures, et avec le recul j’aurais même pu paramétrer un envoi de position toutes les vingt minutes.
En conclusion, si jamais auparavant je n’avais envisagé l’acquisition d’un GPS portable, je dois avouer, en toute objectivité, que cette expédition a définitivement modifié ma vision. A sérieusement envisager désormais parmi les must have d’une sortie en haute montagne.
GPSMAP 66i : 599,99 €
Cartographie Népal : TOPO Himalaya Light REFERENCE : 010-D1680-00 : 19,99€ (Couverture : Afghanistan, Bhoutan, Chine, Inde, Népal, Pakistan et Tadjikistan.)
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