Parmi la multitude de chaussures de trail sorties cette saison, nous avons sélectionné 20 modèles particulièrement innovants avant de les soumettre pendant trois mois à toute une batterie de tests extrêmement exigeants. Résultat : 7 modèles sortent du lot de par leur niveau de confort, leur maintien, leur adhérence et la qualité de leur protection. Nul doute que chaque traileur, aussi spécifique soit-il, y trouvera son bonheur.
Saucony Endorphin Edge : pour sa propulsion
Points forts : rapidité, réactivité, amorti, super mousse, stabilité, propulsion et adaptation au terrain.
Faiblesses : sa tige fine n’a pas toujours convaincu sur les sentiers techniques.
A ce jour, la Saucony Endorphin Edge est la dernière chaussure de trail exploitant le dynamisme de la fibre de carbone, et l’une des plus réussies aussi. Elle offre l’énergie d’une « super chaussure », sans rien lâcher sur les sentiers les plus difficiles. Plutôt que d’utiliser une plaque standard rigide pour l’ensemble du pied, Saucony a en effet adopté une plaque en fibre de carbone Carbitex™ AFX spécialement conçue pour le trail. De quoi assurer une vitesse et une efficacité incroyables, sans pour autant renoncer à la sensation au sol ou à la stabilité. Autour de cette plaque de carbone : une épaisse couche de mousse PEBA (polyéther bloc amide) ultra légère, souple et réactive. Résultat : une chaussure rapide et vive.
Pour renforcer ses qualités sur sentiers, elle est dotée sur toute la longueur d’un pare-pierres flexible et léger, logé entre la semelle intermédiaire et la semelle extérieure. Enfin, les crampons de quatre millimètres largement espacés se sont avérés très adhérents sur les sols meubles et humides, sans être gênants sur les sentiers durs et lisses.
La tige, une maille aérée et légère, a reçu des critiques mitigées. Nos testeurs l’ont appréciée pour son confort, mais certains ont estimé que sa construction fine n’offrait pas le maintien qu’on attend d’une chaussure de trail aussi rapide.
Poids : 255 grammes (homme) / 240 grammes (femme). Drop : 6 millimètres. Prix : 230€.
Salomon Pulsar Trail : pour sa polyvalence
Points forts : sûre et nerveuse, traction souple et polyvalente.
Faiblesses : Amortissement un peu ferme sur l’avant-pied. Boîte à orteils relativement étroite.
La Pulsar Trail est un choix sûr pour les traileurs aimant jouer sur toute une gamme de sentiers. La semelle extérieure, fabriquée à partir d’un mélange exclusif de caoutchouc, dotée par ailleurs de crampons de 3,5 millimètres aux arêtes vives, nous a permis de nous sentir à l’aise sur les pistes sablonneuses parsemées de roches pointues comme sur les sentiers les plus rocailleux et glissants. Elle s’est montrée également à l’aise sur terre battue et même sur trottoirs.
Le système de laçage de la marque, le quicklace, maintient la tige bien en place autour du pied. Un maintien encore renforcé par la mousse profilée autour du talon.
Au final, une chaussure tonique, assurent nos testeurs qui ont attribué cette sensation de vivacité à la plaque adoptée par la marque : du TPU léger et flexible entouré de deux couches d’un mélange de mousse EVA et d’oléfine confortable et moelleux. De quoi offrir plus de sensation au sol que les plaques rigides en carbone.
Poids : 265 grammes (homme) / 245 grammes (femme). Drop : 6 millimètres. Prix : 130€.
Brooks Caldera 6 : pour courir en mode détente
Points forts : plate-forme très amortie et stable. Bon rapport poids/amorti.
Faiblesses : Pas beaucoup de sensation au sol. Un peu rigide.
Généreusement amortie grâce à une combinaison d’EVA, de caoutchouc, d’air et d’azote, la Caldera est conçue pour le confort plutôt que pour la vitesse. On l’a donc appréciée sur des courses courtes ou longues, mais tranquilles.
Sa base large s’évase légèrement pour entourer le pied. Résultat : une chaussure fiable sur terrains rocheux et variés où l’on n’aura pas trop à se concentrer pour savoir où placer le pied. L’association d’une languette à soufflet et d’œillets de laçage s’enroulant jusqu’à la semelle intermédiaire permet d’obtenir ce qu’un testeur a appelé une « conduite verrouillée » – ici pas de ballottement ni de glissement. La tige en mesh reste légère et sèche rapidement, tandis que les petits crampons serrés de la semelle extérieure nous ont permis de nous sentir en sécurité sur terre meuble, dans les descentes en gravier, les montées rocheuses, ainsi que sur routes. Bien que la mousse offre un rebond agréable, ce n’est pas une chaussure rapide. Mais si vous cherchez de quoi courir les jours où vous voulez penser à autre chose qu’à vos chaussures, la Caldera 6 est faite pour vous !
Poids : 300 grammes (homme) / 230 grammes (femme). Drop : 6 millimètres. Prix : 150€.
Topo Pursuit : pour fans de zero drop sur sentiers rocheux
Points forts : zero drop et coupe en forme de pied bien connue de Topo offrant une stabilité plus naturelle.
Faiblesses : le caoutchouc de la semelle extérieure peut sembler excessif sur tous les terrains, sauf sur les plus accidentés.
La Pursuit est idéale pour les fans de chaussures zero drop aimant les terrains accidentés mais qui n’ont pas l’intention pour autant d’adopter une chaussure peu amortie. Il s’agit de loin de l’offre zéro drop la plus amortie de Topo à ce jour : vingt-huit millimètres !
Poids : 306 grammes (homme) / 244 grammes (femme). Drop : 0 millimètres. Prix : 180€.
Asics Fuji Lite 3 : pour sa versatilité et ses sensations
Points forts : Superbe sensibilité au sol. Peut passer du sentier à la route.
Faiblesses : La tige manque d’une forte tenue latérale. Amortissement insuffisant.
A l’heure où la plupart des chaussures de trail semblent adopter des semelles de plus en plus épaisses et un amorti de plus en plus important, la Asics Fuji Lite 3 offre une alternative rafraîchissante à tous ceux qui apprécient un modèle plus minimaliste et sensible permettant de rester en contact avec le terrain.
Légère et agile, la Fuji Lite 3 « offre une protection suffisante pour éviter les chocs « , selon l’un de nos testeurs, tout en permettant de sentir le sentier ». De larges crampons multidirectionnels de cinq millimètres de profondeur donnent confiance en dehors des sentiers, tandis que leurs surfaces supérieures plates et leur espacement serré assurent une transition en douceur vers la route. Un bémol toutefois, la tige en maille est confortable, mais elle offre un verrouillage du pied insuffisant lorsqu’on slalome entre rochers et racines noueuses ou qu’on dévale un terrain raide et technique. Cependant, pour les sentiers modérés et facilement praticables sur lesquels la majorité des coureurs effectuent la plupart de leurs sorties, cette chaussure est une merveille. Un testeur l’a décrite comme « un retour à une expérience de course plus simple », ce qui, dans sa bouche, est un compliment !
Poids : 250 grammes (homme) / 230 grammes (femme). Drop : 4 millimètres. Prix : 140€.
On Cloudvista : pour les courses sur route ou sur sentier
Points forts : Légèreté, roulement rapide/ L’avant-pied est flexible et permet de décoller les orteils en douceur.
Faiblesses : Les minces lacets et la languette fine peuvent causer un certain inconfort au niveau du dessus du pied. Ne convient qu’aux terrains doux.
Tous les trails ne se résument pas à gravir des sommets ou à dévaler des canyons. La plupart sont nettement plus doux et se déroulent sur de terre battue, sont peu accidentés, voire herbeux. Vous aurez alors besoin d’une chaussure conçue pour un terrain souple afin de jouir d’une conduite plus douce et plus confortable sur ces sentiers tranquilles – et sur les routes que vous empruntez pour y accéder – qu’une chaussure de trail technique robuste mais lourde. C’est précisément cette alternative qu’offre la On Cloudvista, modèle fléchissant sur l’avant pied comme une chaussure de route. Les cosses ouvertes de sa semelle intermédiaire et sa mousse haute énergie exclusive offrent un amorti réactif, comme une chaussure de route. Résultat, elle est légère, rapide et flexible. Mais, contrairement à une chaussure de route, elle possède une vraie adhérence sous le pied. La semelle en caoutchouc à couverture intégrale, avec des crampons carrés et plats de deux millimètres de profondeur, permet d’éviter de glisser sur gravier meuble, tout en maintenant un roulement souple même sur trottoir.
A noter que la tige est également bien adaptée au gravier comme aux sentiers poussiéreux. Composée d’un polyester recyclé recouvert d’une fine pellicule de TPU, elle empêche les saletés de s’infiltrer dans la chaussure. Nos testeurs ont diversement apprécié le maintien de l’enveloppe textile, parfait pour permettre des foulées rapides sur terrain plat, mais pas suffisant pour maintenir le pied en toute sécurité sur terrain accidenté ou dans les virages en descente. Autre bémol : la languette super fine, associée à des lacets tout aussi fins, peut créer une pression sur le dessus du pied si vous portez des chaussettes peu épaisses.
Poids : 273 grammes (homme) / xxx grammes (femme). Drop : 7 millimètres. Prix : 150€.
Hoka Mafate Speed 4 : pour les courses rapides sur sentiers engagés
Points forts : adhérence phénoménale de la semelle extérieure. Bon rapport amorti/performance.
Faiblesses : prix élevé. Lourde pour une chaussure de course de trail.
Imaginez une chaussure de trail avec la robustesse d’un char d’assaut, l’adhérence d’un 4×4 et le moteur d’une Ferrari, et vous aurez une bonne idée de la Hoka Mafate Speed 4. Les versions antérieures offraient des prouesses tout-terrain à toute épreuve ; la toute nouvelle Mafate Speed 4 s’améliore encore avec une nouvelle semelle extérieure, une nouvelle semelle intermédiaire et une nouvelle tige ! La nouvelle semelle intermédiaire en mousse EVA double densité compte une couche souple sur une couche plus ferme afin de créer un équilibre entre amorti et réactivité. Nos testeurs l’ont trouvé un peu plus souple que la Mafate Speed 3 (mais beaucoup plus ferme que la chaussure de trail Speedgoat 5 d’Hoka). Ce que l’un de nos testeurs a commenté en ces termes : « j’ai adoré parcourir les sentiers techniques et caillouteux avec la sensation d' »absorber » les reliefs ». Mais le point le plus fort de la Mafate Speed 4 est sans aucun doute sa formidable traction. La semelle utilise des crampons multidirectionnels texturés de cinq millimètres, séparés par des rainures de flexion. De quoi s’accrocher aux terrains difficiles et traîtres, qu’ils soient mous, meubles ou rocheux. Les testeurs ont également apprécié la nouvelle tige en maille jacquard tissée, flexible et légèrement extensible, fixant le pied beaucoup plus efficacement que la précédente. Sans parler de petits détails très remarqués, tels que la languette située au niveau du talon, permettant d’enfiler la chaussure rapidement. En résumé, compte tenu de sa technicité et de sa robustesse, la Mafate Speed 4 améliorée s’impose comme la meilleure chaussure de trail de Hoka. On peut même ajouter qu’en tant que chaussure de trail d’entraînement et de course de premier ordre elle n’est pas loin derrière la Tecton X – dotée, elle, d’une plaque carbone.
Poids : 286 grammes (homme) / 261 grammes (femme). Drop : 4 millimètres. Prix : 180€.
Photo d'en-tête : Outside