Le poids, la taille, la foulée, le style, la vitesse, l’expérience et les préférences de course diffèrent selon chaque coureur, certes, et pour une même chaussure, chacun aura ses propres impressions. Mais à l’issue de nos tests portant sur les critères essentiels – confort, amorti, maintien, protection, adhérence, dynamisme, agilité – voici les 8 modèles qui sortent du lot pour cette saison hivernale.
Nike Ultrafly
Chaussures de l’année. Pour les ultras.
Poids : 273 grammes (homme), 256 grammes (femme)
Stack height* : 38,5 – 30 mm
Drop : 8,5 mm
Les + : le rebond puissant et stable, confortable sur les longues distances
Les – : Les sensations au sol
La Nike Ultrafly est dotée des mêmes technologies – d’amorti et de propulsion – ayant fait le succès de l’Alphafly et la Vaporfly sur la course sur route, avec quelques améliorations et spécificités pour le trail en plus. Sa semelle intermédiaire, incroyablement réactive, en mousse Pebax ZoomX est enveloppée dans une membrane textile pour limiter la perte d’énergie, favoriser la stabilité, et procurer un rebond tout en contrôle. Placée à l’intérieur de la semelle intermédiaire, une plaque carbone plus courte que celle de la version route et en forme de fourche à deux branches offre une stabilité latérale et une bonne sensation proprioceptive du sol. L’assemblage de la mousse et de la plaque carbone rend la chaussure super dynamique, assez confortable pour courir de longues distances, mais aussi assez légère et maniable pour courir vite.
Le grip de la semelle extérieure Vibram Litebase équipée de crampons Megagrip surpasse celui de toutes les chaussures de trail conçues par Nike à ce jour. Selon nos testeurs, l’Ultrafly offre la meilleure adhérence de sa catégorie, toutes conditions et surfaces confondues. Les crampons, d’à peine 3,5 millimètres, permettent de dérouler confortablement sur terrains lisses et sur la route.
L’Ultrafly s’adapte parfaitement à la taille du pied, avec un volume intérieur étroit-moyen qui s’ouvre à l’avant-pied pour laisser de l’espace aux orteils. La tige est sécurisée par une languette finement rembourrée et un contrefort modéré au niveau du talon. Son tissu blanc « Vaporweave » léger et ultra-respirant tient bien en place et reste assez propre au fil des kilomètres. Précurseur des « supershoes » sur route, Nike a pris son temps pour adapter ses technologies au trail, mais le résultat valait la peine d’attendre. L’Ultrafly est une chaussure performante de premier ordre offrant vitesse, agilité, amorti et propulsion. Enfin, détail qui n’en est pas un : l’Ultrafly n’est pas vraiment bon marché. Prix : 250€.
Salomon Thundercross
Pour tous les terrains, dans toutes les conditions.
Poids : 275 grammes (homme), 246 grammes (femme)
Stack height* : 31 – 27 mm
Drop : 4 mm
Les + : Le grip et le dynamisme
Les – : L’amorti
Salomon a repris le côté polyvalent de le Sense Ride et l’a mixé avec le grip et la durabilité de le Speedcross pour obtenir le tout nouveau modèle Thundercross, repoussant le niveau de polyvalence un cran plus loin. Construite avec la même semelle intermédiaire EVA+Oléfine que la Sense Ride 5, mais avec une hauteur de semelle légèrement plus importante et un drop réduit de moitié, la Thundercross offre une foulée souple et dynamique. La chaussure est réactive et permet de ressentir le sol tout en assurant une bonne protection. Les crampons de cinq millimètres, suffisamment espacés, accrochent dans la terre, la boue, la neige et le sable, sans être gênant sur les surfaces plus fermes. Si vous cherchez une chaussure de trail polyvalente et tout-terrain pour les petites et moyennes distances, avec une excellente adhérence et une tige confortable et bien rembourrée, ne cherchez pas plus loin. Certainement l’une des meilleures Salomon que nous ayons testées. Prix : 140€.
361 Futura
Pour les sentiers roulants.
Poids : 320 grammes (homme), 270 grammes (femme)
Stack height* : 33 – 28 mm
Drop : 5 mm
Les + : Le rebond de la semelle intermédiaire, laçage confortable, excellente sur la route
Les – : Le poids de la tige. Peu précise
La marque chinoise 361° s’est rapidement imposée comme un redoutable challenger avec le modèle Futura grâce à un chaussant confortable, un excellent rebond et une foulée très agréable. La semelle intermédiaire en TPE expansé reste souple et dynamique. La tige en mesh, composée à 40 % de matières recyclées, ressemble davantage à une chaussure de route confortable qu’à une chaussure de trail, mais elle offre une foulée fluide et confortable sur les sentiers peu techniques. Bien qu’équipée d’une semelle extérieure Vibram Megagrip, le maintien du pied et la semelle intermédiaire restent peu précis en terrain technique. En revanche, la Furura mettra du peps à vos foulées – et ce, malgré un poids relativement élevé – sur les sentiers roulants et dans les transitons route – trail. Prix : 160€.
Allbirds Tree Flyer 2
Confort maximal et performance.
Poids : 301,5 grammes (homme), 237,3 grammes (femme)
Stack height* : 30,5 – 22 mm
Drop : 8,5 mm
Les + : Réactivité, sécurité, confort sur tous les terrains
Les – : Faible volume, relativement lourde
Plus connue pour ses chaussures lifestyle, confortables et écologiques, la marque Allbirds fait son entrée dans le monde du trail avec la Tree Flyer 2 – un modèle au design épuré, alliant style et performance. La semelle intermédiaire, fabriquée avec une mousse Pebax d’origine biologique, est incroyablement dynamique et suffisamment indulgente pour emprunter les sentiers techniques. Les crampons « horizontaux » de la semelle extérieure en caoutchouc naturel – différent de ceux que l’on retrouve sur la plupart des semelles de trail – adhèrent correctement à la plupart des terrains. L’accroche est rassurante sur les rochers, un peu moins sur les surfaces meubles. Nous avons apprécié le mesh, fabriqué à partir de fibres d’eucalyptus, qui offre un ajustement relativement serré jusqu’au milieu du pied, contrastant avec une sensation plus lâche et plus stretch au niveau des orteils et de la partie supérieure. Le maintien du talon est l’un des meilleurs que nous ayons testés ces dernières années. La Tree Flyer 2 réussit à rester parfaitement ajustée sans irriter l’arrière du talon. Prix : 165€.
Hoka Tecton X 2
Meilleures chaussures à plaque carbone
Poids : 250 grammes (homme), 227 grammes (femme)
Stack height* : 32 – 27 mm (homme) ; 30 – 25 mm (femme)
Drop : 5 mm
Les + : Retour d’énergie, poids
Les – : Avant-pied trop étroit selon certains testeurs
La première version de la Tecton X nous avait impressionné par sa capacité à s’adapter à tous les coureurs, de tous niveaux. C’est le cas aussi pour la Tecton X 2. La deuxième itération propose une tige un peu moins volumineuse et un maintien du pied plus sûr. Et ça fonctionne : la semelle extérieure adhère, la semelle intermédiaire rebondit et sa construction est légère.
La semelle intermédiaire et la semelle extérieure n’ont pas changé par rapport à la première version, ce qui est une bonne chose. La chaussure offre la même foulée rapide, le même retour d’énergie et la même semelle Vibram Megagrip Litebase aux crampons de quatre millimètres. Les plaques carbone placées parallèlement maintiennent la mousse stable et dynamique sans faire vriller votre pied sur terrains techniques. La chaussure est mieux ajustée et le laçage impeccable en course comme à l’entraînement. Pour améliorer sa tige, Hoka a intégré un tout nouveau tissu renforcé en Kevlar extrêmement léger, durable et qui maintien le pied tout en restant presque imperméable. Prix : 220€.
Topo Terraventure 4 WP
Pour la montagne.
Poids : 340 grammes (homme), 286 grammes (femme)
Stack height* : 25 – 22 mm
Drop : 3 mm
Les + : Durable, excellente imperméabilité, adhérence
Les – : Rigide, manque de rebond
En montagne, mieux vaut être paré à toutes les situations. Le temps est imprévisible, le terrain technique, vous aurez besoin d’une chaussure résistante, mais suffisamment confortable pour ne pas vriller vos pieds. C’est là que la Topo Terraventure 4 WP entre en jeu. Elle offre une semelle extérieure agressive, une construction durable et un maintien du pied sûr. Si vous cherchez une chaussure dotée d’un gros amorti et d’un rebond exceptionnel, passez votre chemin. Cette chaussure offre avant tout une protection et une imperméabilité à toute épreuve pour rester bien stable sur le sol avec une semelle intermédiaire ferme, mais qui offre juste assez d’amorti et de rebond.
L’ajustement est excellent. L’avant-pied est large tandis que le medio-pied et le talon sont maintenus sans compromettre la mobilité. La chaussure s’adapte comme un gant. Sous le pied, la semelle Vibram Megagrip aux crampons larges accroche à toutes les surfaces et une plaque souple à l’avant du pied ajoute une protection phénoménale. Nous avons apprécié la tige eVent qui empêche l’eau de s’infiltrer, mais, on doit l’avouer, elle manque cruellement de respirabilité. A réserver de préférence aux conditions humides de l’automne et de l’hiver. Prix : 195€.
Dynafit Ultra 100
La plus précise.
Poids : 295 grammes (homme), 255 grammes (femme)
Stack height* : 32 – 26 mm
Drop : 5 mm
Les + : Son ajustement, protection
Les – : Manque d’amorti
Alors que certaines chaussures de trail absorbent littéralement le terrain, l’Ultra 100 permet de jouer avec le terrain avec précision. L’ajustement parfait – sans aucun point de pression lorsque vos lacets sont serrés – permet de poser le pied exactement là où vous le souhaitez. Un système de sangles internes recouvert d’un mesh fin et de bandes de protection en TPU enveloppe confortablement le pied et le maintien en place tout en le guidant dans une foulée naturelle et stable. Sous le pied, des crampons hexagonaux de quatre millimètres, largement espacés, en Pomoca (un composé de caoutchouc adhérent), créent une traction de premier ordre sur les surfaces humides, sèches, meubles et boueuses. L’ajustement de la tige, l’adhérence de la semelle extérieure, l’agilité et le dynamisme de la chaussure font de l’Ultra 100 le choix de qualité pour des trails techniques de moyenne distance. Prix : 170€.
Craft Nordlite Ultra
Pour la route / trail.
Poids : 264 grammes (homme), 230 grammes (femme)
Hauteur de la tige : 40 – 34 mm (homme), 38 – 32 mm (femme)
Drop : 6 mm
Les + : Polyvalente, confortable
Les – : La coque du talon pourrait être plus sûre
Pour les coureurs qui alternent les entraînements entre course sur route et trail, ou qui combinent des sections de route et de sentier à chaque sortie, la Nordlite Ultra retiendra votre attention. C’est la chaussure la plus douce et la plus confortable que nous ayons testée cette saison. La semelle intermédiaire haute et large en mousse infusée à l’azote absorbe l’impact sur les surfaces dures, comme le béton et les trottoirs, sans pour autant s’écraser ou trop rebondir sur les sentiers. La transition route – trail se fait facilement grâce à sa semelle extérieure segmentée et découpée au milieu du pied. La séparation découple l’avant et l’arrière de la chaussure, ce qui signifie que le talon et l’amorti de l’avant-pied se déplacent plus indépendamment l’un de l’autre qu’avec une construction traditionnelles semelle extérieure/semelle intermédiaire, créant ainsi une meilleure adaptation au terrain. Les crampons de traction multidirectionnels sont adaptés à tous les terrains, sauf les plus accidentés. La tige en mesh d’une seule pièce est extrêmement confortable, mais elle manque de maintien dans les dévers et de protection. Attention, elle chausse grand, certains testeurs ont pris une taille en dessous. Prix : 180€.
Comment bien choisir sa paire de trail
Si vous êtes à la recherche d’une chaussure de trail, le critère principal à considérer sera le type de terrains sur lequel vous souhaitez courir : préférez-vous les terrains montagneux ou les sentiers roulants, moins techniques ? Certaines chaussures peuvent s’adapter aux deux types de terrain, tandis que d’autres excellent uniquement sur l’un ou l’autre. Les chaussures à crampons plus petits sont généralement mieux adaptées aux sites peu techniques, à l’inverse les chaussures aux crampons plus longs seront plus à l’aise sur les sentiers escarpés, rocailleux ou boueux. Si vous aimez sentir le sol et jouer avec le terrain, vous préférerez probablement une chaussure légère et minimale, dans le cas contraire, privilégiez l’amorti avec une semelle oversize.
En résumé, pour choisir la meilleure chaussure, misez sur les modèles qui s’adaptent le mieux à votre pied et qui vous procurent les meilleures sensations en course. Rien ne remplace donc l’essai en magasin et sur le terrain.
Le fit doit correspondre à la forme de votre pied
Par ailleurs, faites attention à la longueur de la chaussure. Vous aurez besoin d’espace à l’extrémité de vos orteils, car vos pieds s’allongent et gonflent lorsque vous courez sur de longues distances. Vous pouvez laisser une largeur de pouce entre votre gros orteil et l’extrémité de la chaussure. Les coureurs choisissent souvent une demi-pointure ou une pointure de plus que pour leurs chaussures de ville.
Veillez également à ce que la forme de la semelle et de la tige corresponde à celle de votre pied. La semelle doit être aussi large ou plus large que votre pied sur toute sa longueur et épouser confortablement la courbe de votre voûte plantaire. La chaussure doit maintenir fermement votre pied, tout en permettant à la plante et aux orteils de s’écarter et de fléchir lorsque vous courez. Le talon ne doit pas glisser lorsque vous le soulevez, et la voûte plantaire doit pouvoir s’arrondir et s’allonger naturellement. Rien ne doit frotter pendant la foulée.
Les sensations doivent correspondre à votre foulée naturelle
Si la chaussure vous convient, il est temps de l’emmener faire un tour sur un tapis roulant, autour du magasin ou, idéalement sur les sentiers. Chaque chaussure de running a un comportement unique créé principalement par le type, la densité et la géométrie de la mousse de la semelle intermédiaire. Son épaisseur, sa largeur, son drop et son flex de l’avant-pied ou la forme du rocker interagissent entre eux et votre foulée pour déterminer la réaction de la chaussure à l’impact au sol, l’ampleur de l’amorti, la stabilité du maintien, la fluidité de la foulée entre l’impact et le lever du pied, ainsi que la rapidité et la puissance du rebond.
Benno Nigg, professeur de biomécanique de renommée mondiale, propose de sélectionner ses chaussures selon le « filtre de confort ». Toutefois, le confort ne se limite pas à la sensation de douceur que vous ressentez en enfilant la chaussure. Ce que vous devez évaluer, c’est si la chaussure permet à vos pieds de bouger comme ils le souhaitent. Dans une bonne chaussure, lorsque vous courez à votre rythme, vous toucherez doucement le sol là où vous vous attendez à atterrir, vous déroulerez en douceur et de manière stable tout au long de la foulée, vous vous sentirez à la fois amorti et connecté au sol, et vous décollerez naturellement, rapidement et avec puissance. La chaussure ne doit pas donner l’impression de contrôler votre pied ou de modifier votre foulée – elle doit se faire oublier. Si tous ces critères sont réunis, alors vous aurez trouvé votre paire.
Il est probable que plusieurs chaussures vous correspondent. Pour trouver la plus confortable, il est important de les comparer les unes aux autres. Il se peut également que vous trouviez qu’une chaussure est plus confortable à un rythme différent ou à un niveau de fatigue différent, et que vous souhaitiez du coup avoir plusieurs paires. Ce qui peut être judicieux puisque porter plusieurs paires est un moyen de réduire le risque de blessure. Vous diminuez ainsi les contraintes exercées sur vos pieds et vos articulations.
Qu’en est-il de la prévention des blessures ?
Les marques ont longtemps orienté leur marketing sur la prévention des blessures, mais il existe peu de preuves scientifiques établissant une corrélation entre les chaussures, ou toute propriété d’une chaussure (comme l’amorti ou le contrôle de la pronation) et les blessures liées à la course à pied. Les professionnels de la santé affirment qu’il est très difficile de déterminer si un coureur a besoin d’un certain type de chaussures, et des études ont montré que la prescription de chaussures à l’aide d’analyse de la foulée sur tapis roulant ou les tests de hauteur de la voûte plantaire sur sol mouillé ne réduit pas systématiquement les blessures.
Ne pensez pas que vous avez besoin de plus d’amorti ou de stabilité si vous avez des articulations douloureuses, si vous êtes un coureur plus lourd ou si vous êtes débutant. La meilleure façon de prévenir les blessures est de trouver deux ou trois paires différentes qui vous conviennent, de vous habituer à les porter et de varier leur utilisation sur différentes surfaces, à différents rythmes, tout en évitant d’augmenter rapidement votre charge d’entraînement.
Enfin, lorsque le moment est venu de renouveler votre équipement, ne jetez pas votre ancienne paire. Donnez-la, vendez-la sur une plateforme de seconde main ( Campsider, Everide pour ne citer qu’elles) ou réparez-la. Si vous doublez sa durée de vie, c’est 40% d’émission de GES en moins.
Stack height* : c’est la hauteur globale de la semelle/inter-semelle prise sur le talon de la chaussure et sur l’avant-pied, c’est la différence entre ces deux mesures qui fournit le drop.
Photo d'en-tête : Nike