Tôt ce matin à Courmayeur, l’Italien s’est à nouveau imposé en 66:9:16 à l’issue d’un course de 330 km et 24 000 m de D+. Dans la foulée, il s’est offert le plaisir d’améliorer encore son propre record qui était de 66:43:57. Pourtant, comme en 2017, rien n’était gagné. L’Italien semblait tendu au départ, moins énergique que d’habitude, et quelques difficultés physiques semblaient mettre en doute son triomphe. Ce dont a largement profité Romain Olivier, arrivé finalement 2.e (69:49:38), devant le Canadien Reynolds Galen. Retour sur une course passionnante.
Tout est possible sur un trail tel que le Tor de Géants, et cette année la bataille a été rude pour Franco Collé, pourtant favori de l’épreuve, face au Français Romain Olivier, longtemps au coude à coude avec lui. Epreuve mythique créée en 2010, cet ultra-trail se déroule dans 34 communes au départ de Courmayeur. Une superbe boucle de 330 km, pimentée de 24 000 m de D+, tracée au pied des principaux 4000 des Alpes et à travers le Parc national du Grand Paradis et du mont Avic. De quoi passer 25 cols à plus de 2 000 mètres, découvrir 30 lacs et grimper jusqu’à 3 300 mètres d’altitude. Une aventure en autonomie partielle où aucune étape forcée n’est imposée par l’organisation, le vainqueur étant celui qui terminera la course en gérant du mieux possible ses repos et arrêts aux postes de ravitaillement. Partis dimanche 10 septembre, les participants devaient terminer l’épreuve en moins de 150 heures, avant le samedi 16 septembre. Il en aura fallu moins de la moitié pour le vainqueur, Franco Collé, arrivé tôt ce mercredi matin, 13 septembre, à l’issue de 66:9:16 de course.
Rien d’étonnant quand on regarde son redoutable CV – déjà trois victoires sur le Tor des Géants (2014, 2018 et 2021), sans parler de son record de l’épreuve, décroché en 2021 (66 :43 :57) – mais on se souvient aussi qu’en 2017, alors qu’il était fermement en tête, il avait dû abandonner à Bosses, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, ouvrant la voie à la victoire de Javi Dominguez Ledo. Cette année, tous les regards étaient sur lui : l’Italien semblait tendu au départ, moins énergique que d’habitude, et quelques difficultés physiques semblaient mettre en doute son triomphe. Le Français Romain Olivier en a profité pour prendre la tête de course sur près de 200 kilomètres jusqu’au moment où, juste avant le Rifugio Magià, il a dû s’arrêter pour se reposer.
Face au Français, l’Italien trouve un nouveau souffle
De quoi assurer à l’Italien la victoire ? Pas vraiment, car on a vu Romain récupérer une demi-heure, alors que Franco Collé semblait fatigué : les jeux semblaient ouverts à nouveau ! Las, à Ollomont, le Français s’est arrêté pour se faire masser et s’est lâché. Et malgré la fatigue et la douleur à une jambe, l’Italien a trouvé un nouveau souffle et non content de gagner une fois de plus l’épreuve, il a amélioré son propre record avec un temps de 66:39:16, établissant ainsi une nouvelle marque. Il n’en attendait pourtant pas temps : « Je n’espérais pas de gagner, après avoir abandonné l’année dernière, je voulais juste le terminer », devait-il déclarer à l’arrivée. « Nous avons vécu trois jours très intenses pour moi et ma famille, mais le TOR est le TOR, c’est quelque chose d’unique, qu’il faut essayer ou voir en personne. Je sais que je ne pourrai jamais m’enfuir de cette course (…). Romain avait un rythme impressionnant, à Ollomont j’ai décidé d’essayer de faire le gap. Le niveau de la course est monté, c’est le TOR qu’on veut ».
Chez les femmes, à l’heure où nous publions cet article, Emma Stuart est toujours en tête devant Jocelyne Pauly et Sophie Grant. Cet après-midi, mercredi 13 septembre, est également attendue l’arrivée du Français Sébastien Raichon, qui semble pouvoir écraser son précédent record du TOR450 – Tor des Glaciers avec environ 10 heures d’avance.
Plusieurs courses du Tor sont toujours en cours actuellement, pour les suivre en direct, c’est ici.
Photo d'en-tête : TORX