A l’heure où l’Italie est, elle aussi, ébranlée par la deuxième vague de Covid-19, les images, devenues virales, de bennes de téléphériques bondées et de centaines de skieurs massés dans les files d’attente ce week-end dans la station de Breuil-Cervinia, ont conduit dimanche minuit à la fermeture de l’ensemble des domaines skiables italiens. Et ce jusqu’au 24 novembre. L’adoption de nouveaux protocoles pourraient peut-être permettre leur réouverture. Une évolution que la France suit bien évidemment de près, à la veille de l’annonce de nouvelles mesures visant à endiguer l’épidémie dans l’Hexagone.
Impatients de profiter des premières neiges, quelque 2500 skieurs se sont précipités à l’ouverture de la station italienne de Cervinia samedi dernier. Une affluence qui s’est traduite par des photos de skieurs massés dans les files d’attentes et les bennes de téléphériques, immédiatement relayées sur les réseaux sociaux. De quoi émouvoir le gouvernement italien, aux prises à une deuxième vague d’épidémie. La sanction est immédiatement tombée : fermeture, dimanche 25 octobre à minuit, de tous les domaines skiables italiens. A savoir, Breuil-Cervinia, le Stelvio et Val Senales.
Compte-tenu de la situation sanitaire, la direction de la station avait pourtant tout prévu, comme l’explique à la presse italienne Matteo Zanetti, président-directeur général de Cervino Spa : «Nous avons suivi à la lettre le protocole national et régional. Il prévoit que les véhicules (en l’occurrence ici les bennes, ndlr), circulant pendant moins de 15 minutes peuvent fonctionner à pleine capacité (avec bien sûr le port obligatoire pour tous les occupants de masques chirurgicaux ou de protection supérieure). Ce afin d’éviter, justement les files d’attente qui créeraient des rassemblements de plus longue durée. Qu’il soit pertinent ou non de les faire circuler à pleine capacité en suivant les règles du protocole, est un point à vérifier», dit-il.
Quant aux longues files d’attente, photographiées samedi, elles montraient en réalité des skieurs patientant pour acheter leur forfait de ski. Et, explique Matteo Zanetti, elles auraient permis «d’éviter les encombrements à l’intérieur, où nous avons activé des procédures supérieures à celles exigées par le protocole ; notamment, en option, la mesure de température. Nous avons essayé de développer la queue le plus loin possible des enceintes, avec, évidemment, le port du masque obligatoire et le respect de la distanciation sociale « . poursuit-il.
Au vu des polémiques soulevées samedi, la journée de dimanche s’est avérée heureusement beaucoup plus calme . »nous avons encore durci le protocole », explique le directeur de la station, afin de mieux réguler les files d’attente, cependant que les bennes n’étaient plus utilisées qu’à 50 % de leur capacité. « Et tout a fonctionné de manière optimale », précise-t-il.
3000 personnes ont ainsi fréquenté la station dimanche.
«Un démarrage de la saison un peu plus détendu ne nous aurait pas fait de mal», avoue Matteo Zanetti qui reste dans l’attente de nouveaux protocoles qui pourraient permettre, espère-t-il, la réouverture de Cervinia. « Dans les jours à venir, nous avons l’espoir de voir se dessiner un système valable au niveau national, et d’éviter ainsi la fermeture générale. Nous avons été les premiers à ouvrir en appliquant les nouvelles conditions dictées par le Coronavirus, nous avons suivi le protocole, mais peut-être que ce n’était pas suffisant. Forts de l’expérience que nous avons eue le premier jour, nous avons cependant pu accueillir 400 personnes supplémentaires le dimanche suivant et ce, sans encombre ». explique-t-il.
Pour l’heure, toutes les stations restent fermées au public. Seules exceptions : la formation d’athlètes professionnels et les clubs de ski. Une situation que suivront bien évidemment de près les skieurs et stations de skis français, à l’heure où la France voit elle aussi l’épidémie reprendre du terrain et où tous restent dans l’attente des nouvelles mesures susceptibles d’être appliquées. A commencer par un confinement le week-end sur certaines zones clefs qui pourraient porter un coup très dur aux domaines skiables français.
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