« L’Alta Via » : 45 km/6000 D+, c’est la crête de tous les vertiges, la traversée intégrale en skyrunning du massif du Cinto par l’arête dorsale la plus élevée de Corse culminant au Monte Cinto (2 706 m). Une première historique, réalisée en 14h25 le 8 septembre dernier par Guillaume Peretti et Jean-François Hautin. Exploit dont Justin Galant a capturé les moments forts dans un film saisissant de 5 minutes que les athlètes viennent de mettre en ligne.
« Plus jeune, ça me paraissait fou, ce tracé, et même impensable », raconte Guillaume Peretti. Cette « Alta Via », tracée sur la crête la plus haute du massif corse – une imposante masse minérale posée au cœur de l’île, il en rêvait depuis longtemps, lui qui déjà en 2014 défrayait la chronique en établissant un nouveau temps de référence sur le GR 20 (32h). Il avait alors 28 ans et se permettait d’effacer des tablettes le nom de Kilian Jornet, jusque-là détenteur du record. Depuis, François D’Haene, puis Lambert Santelli, ont mis la barre encore plus haut, mais à 34 ans la passion de Guillaume pour son île reste inassouvie.
Reste que plus qu’un défi athlétique, c’est l’envie de promouvoir une montagne dans toute sa diversité qui l’animait : « La montagne corse est riche, diverse. Elle s’ouvre à de multiples pratiques pour de multiples niveaux. Il n’y a pas que le GR 20 »., expliquait-il à Corse Matin la veille de son départ. « Il faut le faire savoir, si nous pouvons apporter une part de progrès, contribuer à la promotion de cette montagne dans toute sa diversité, jusqu’à mettre en valeur une pratique qui n’existe pas encore véritablement, nous en serons plus qu’heureux ».
Le traileur estimait alors pouvoir couvrir son parcours entre 15 et 17 heures, en sachant qu’établir un temps de référence n’était pas vraiment son objectif. Au final, il aura fallu seulement 14h25 à Guillaume Peretti et son camarade, le Bastiais Jean-François Hautin – vainqueur du l’Ultra Trail di Corsica 2021 – pour parcourir les quelques 45 km pimentés de 6000 m de dénivelé positif en mode alpirunning. « De l’alpirunning sur un tel profil, c’est par exemple quelques mètres de course à pied puis, brutalement, la confrontation à une paroi que l’on doit grimper à la limite de l’escalade », expliquait alors Jean-François. « Ce qui veut dire que la progression n’est pas régulière. Au-delà du dénivelé, la difficulté technique est là ». Décidés à relever ce défi en mode ultra light, les deux traileurs ont donc patiemment dessiné leur trace sur la ligne granitique de la chaîne du Cintu, de Popolasca à Verghju, en jonglant entre les faces nord et les faces sud pour trouver une ligne leur permettant de passer sans avoir besoin de matériel. L’idée étant de chercher la limite pour rester dans l’alpirunning.
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