Au 5e jour de la course reliant le Havre à Salvador de Bahia, c’est un jeu très serré qui se joue déjà dans la catégorie des Class 40. Sur les 27 voiliers partis dimanche, quatre ont déjà déclaré forfait. Très en forme en revanche, le tandem mer/montagne, Aurélien Ducroz, double champion du monde de ski freeride et Louis Duc, navigateur. A bord de Crosscall Chamonix-Mont-Blanc ils disputent depuis ce matin la première place à Aymeric Chappellier et Pierre Leboucher. Joints par téléphone hier, ils semblent prêts à entrer dans la deuxième phase de la course.
En tête ce matin, 9h00, d’une courte longueur le long de la côte Marocaine avant d’attaquer la dorsale, Louis Duc et Aurélien Ducroz ont été rattrapés par le bateau Chappellier/Pierre Leboucher, à l’heure où nous publions cet article. Mais la course ne fait que commencer ! Derrière eux, 25 milles. Devant : 3500 pour rejoindre le Brésil.
Conduits à naviguer au près, ce qui n’est pas de tout confort, le duo mer/montagne le plus détonnant de la Transat a réussi à bien doser sa descente vers le sud. Ce qui n’était pas vraiment gagné : lors de la première nuit de la course, ils perdaient leur grand spi, mais il leur en reste deux.
Objectif : attraper les alizés, comme l’explique Aurélien joint par téléphone : « La stratégie est de faire du sud pour retrouver des vents portants le plus vite possible. Mais avec cette météo tellement peu claire, ça se fait un peu au jour le jour. On devrait attraper les vents portants d’ici 48h, au niveau de Madère et on va pouvoir envoyer notre spi pour descendre dans l’alizé le plus vite possible. ».
« C’est l’anticyclone, au passage des Canaries qui va déterminer la suite entre ceux qui ont opté pour la trajectoire ouest et nous. », précise son coéquipier, Louis Duc. « Ça met du jeu, c’est ça qui est intéressant ! »
« Sur le bateau tout va super bien, les conditions sont un peu pénibles car le bateau tape sur les vagues – ils naviguent au près ndlr – mais nous on est en forme » avant d’ajouter en riant : « Je pensais que la légende du dahu était une histoire de montagne mais je m’aperçois qu’elle fonctionne bien en mer aussi. Bref ça penche ! Je crois que le plus compliqué au final c’est de manipuler le jetboil pour se faire un café ou un petit lyoph. La meilleure façon de tenir debout c’est encore de s’allonger. Au final tout va super bien, les conditions ont l’avantage de nous laisser du temps pour se reposer (les navigateurs se relaient toutes les trois heures à la barre, ndlr). Nous allons pouvoir attaquer le deuxième tiers de la course en pleine forme ».
Pour mieux comprendre comment se déroule la vie à bord, Aurélien et Louis, ont tourné une petite visite du bateau :
[🔴 LIVE Crosscall] En direct du village de la Transat Jacques Vabre ! Visite du Class40 #CrosscallChamonixMontBlanc avec Aurélien et Louis.
Publiée par Aurelien Ducroz sur Samedi 26 octobre 2019
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Photo d'en-tête : Eric Gachet/Cross Call