L’aventurier breton, parti en mer le 15 juin dernier depuis le Massachusetts, aux États-Unis, pour rejoindre le Finistère en solitaire à la rame, a pu échanger pendant 13 minutes avec un avion de la Marine nationale, samedi 25 septembre. Un record en termes de communication, pour celui qui se trouvait privé de téléphone satellite, GPS et météo depuis le 3 juillet. Aujourd’hui situé à une centaine de miles environ de Ouessant, l’espoir grandi de voir enfin arriver Guirec Soudée sur les côtes finistériennes en milieu de semaine – ou ce week-end au plus tard – après plus de 100 jours en mer en solitaire.
C’est la première fois depuis début juillet que l’on peut entendre de vive voix Guirec Soudée. Après une tempête tropicale, qui aurait inondé son embarcation – l’empêchant ensuite d’utiliser son téléphone satellite, son GPS, et d’obtenir des prévisions météorologiques – l’aventurier ne pouvait communiquer que par le biais de la radio VHF, lorsqu’il croisait un navire à proximité. Un système assez précaire, qui a longtemps inquiété les proches de Guirec, parfois sans aucunes nouvelles de lui ou de sa position pendant des jours.
L’échange entre l’avion de la Marine nationale et Guirec Soudée, enregistré samedi 25 septembre, a rassuré l’ensemble de son équipe. Pendant 13 minutes, le rameur a pu donner quelques détails de sa traversée hors norme de l’Atlantique, rythmée par des péripéties qui auraient conduit le commun des mortels à l’abandon. Entre les tempêtes tropicales, les courants et vents qui le faisaient rebrousser chemin, sans parler de la solitude, le Breton de 29 ans reste optimiste et compte clôturer son périple en milieu de semaine, ou au plus tard ce week-end. Une arrivée une nouvelle fois retardée à cause de la dégradation des conditions météorologiques de ces derniers jours en mer.
« Là, je sens la Bretagne »
Lors de l’enregistrement audio capté par la Marine nationale, Guirec Soudée se trouvait à environ 100 miles de l’île de Ouessant. « Là, je sens la Bretagne. Quel plaisir, parce que je n’étais pas sûr d’arriver jusque-là ! », leur a-t-il confié. Étant donné les coups de vents périlleux à venir, l’équipe du rameur prévoirait d’attendre son arrivée à Ouessant, avant de le remorquer jusqu’à Brest.
Lors de leur échange, Guirec Soudée est également revenu brièvement sur l’un des pires moments de sa traversée : le retournement de son embarcation le 3 juillet, quelques jours seulement après son départ des côtes américaines. « C’était mal parti. Un moment je me suis retourné avec mon bateau dans une tempête tropicale. J’avais un petit hublot ouvert. Le bateau s’est rempli d’eau, je n’avais plus d’air à l’intérieur. Du coup, j’ai dû sortir et je suis resté des heures à l’envers à essayer de redresser mon bateau. Je n’y arrivais pas… J’ai fini par réussir, mais honnêtement, c’était chaud. »
Encore des vents contraires…
Sans compter les vents contraires, venant de l’est, et les courants forts qui l’ont fait dévier de sa trajectoire à de multiples reprises. Notamment lorsqu’il se dirigeait vers le nord, cap sur l’Irlande. Emporté vers les côtes islandaises, le marin a alors dû résister pendant 25 jours avant de récupérer son point de départ. Une ténacité et une endurance qui a particulièrement « impressionné » la Marine nationale.
Même s’il se rapproche de jour en jour de la Bretagne, Guirec n’est pas encore sorti d’affaire : les conditions météos sont encore en train de se compliquer, avec une houle plus forte. Guirec tentera d’arriver à Brest en milieu de semaine, au plus tard le week-end prochain. « Je vais essayer d’arriver mercredi ou jeudi à Ouessant et de sécuriser mon bateau pour être ensuite pris en remorque jusqu’à Brest. J’ai hâte de vous retrouver tous et d’arriver, ça va être chouette. Ce n’est pas maintenant que je vais baisser les bras, je tiens le bon bout », a-t-il affirmé. Plus que quelques jours, et il pourra enfin retrouver sa poule Monique avec laquelle il a traversée l’Atlantique en solitaire ! (périple dont il a tiré un documentaire « Du poule nord au poule sud« , primé au festival de La Rochelle en 2019.
Photo d'en-tête : Marine Nationale- Thèmes :
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