Stratégie thérapeutique utile en prévention et après l’effort, l’homéopathie est actuellement dans le viseur de la Haute autorité de santé. Continuera-t-elle d’être remboursée ? Les sportifs l’espèrent bien. Quels traitements utiliser, quand et dans quel cadre ? Réponses du Dr Florence Paturel, médecin homéopathe et secrétaire générale du Syndicat national des médecins homéopathes français.
Le quintuple champion mondial et européen de natation Camille Lacourt n’hésite pas à dire haut et fort qu’il s’est toujours soigné avec l’homéopathie. Même écho pour l’athlète Christine Arron, championne du monde de relais 4x100m qui ne cache pas avoir eu recours à cette médecine douce pour soigner ses crampes, ses allergies ou prévenir un rhume.
De son côté, l’Institut de Recherche du Bien-être de la Médecine et du Sport Santé (IRBMS) passe en revue ses principaux traitements dans une section spécifique sur son site en précisant : «Le médecin de terrain, après application du principe GREC (Glace Repos Élévation Compression) pourra utiliser, au nom de son expérience personnelle, homéopathie ou allopathie ».
Si le ministère de la Santé n’a toujours pas tranché sur l’efficacité de l’homéopathie – son verdict attendu pour fin février a été repoussé « au printemps » – reste que le monde du sport se montre plutôt ouvert à cette thérapie, de loin la plus populaire des médecines douces auprès des Français.
Il est vrai que ses traitements sont parmi les rares substances à être autorisées par l’Agence française de lutte contre le dopage. Autre atout : l’homéopathie est sans effets secondaires ni contre-indications. Elle s’impose ainsi comme une bonne alternative aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), prescrits très (trop) fréquemment en cas de traumatismes ou douleurs. Enfin, cette thérapie aborde les problèmes du sportif dans sa globalité et peut très bien être associée à la médecine générale et à la kinésithérapie. Dès lors, pourquoi ne pas glisser dans son sac un kit de base à titre préventif ou curatif, selon les maux ?
Pour un traitement individualisé, il est toujours plus efficace d’aller consulter un médecin homéopathe qui vous prescrira un traitement adapté à votre « terrain » ou profil.
A noter que pour une efficacité optimale, les granules sont à laisser fondre sous la langue et à prendre à distance des repas, soit au moins 30 minutes avant, soit une heure après la prise alimentaire.
Chocs
Arnica est le traitement homéopathique de référence dans les traumatismes et micro-traumatismes du sportif. Il possède en effet une grande affinité pour les capillaires sanguins et les fibres musculaires. Le Dr Florence Paturel recommande de le prendre en 7 ou 9 CH de 3 à 5 fois par jour dès que le moindre contact est douloureux. Arnica est également utile en 15 CH à raison de 3 prises quotidiennes dans les petits saignements.
Ampoules
Susceptibles d’apparaître sur des zones de frottement (mains et pieds), les ampoules, localement rouges et douloureuses, peuvent provoquer cloques et douleurs intenses. Apis Mellifica en 5 ou 7 CH en 3 prises par jour les soulage et peut être associé à Cantharis en 7 CH quand la brûlure est intense et améliorée par le froid.
Effort et récupération
Avant, pendant et après un effort d’endurance, la prise d’Arnica en 9 et 15 CH associé à Sarcolacticum acidum en 5 CH, à raison de 3 granules 3 fois par jour, favorise une rapide récupération après l’effort. Ces deux traitements permettent avant tout d’éliminer l’acide lactique emmagasiné dans le muscle.
Crampes
Une crampe ou un point de côté gâche votre course ? Véritable coup de poignard, la crampe est provoquée par l’augmentation brutale de la pression intramusculaire. Pour réduire sa douleur, misez sur Cuprum metallicum en 9 CH en prenant 3 granules matin et soir ou avant et après l’effort.
Entorses et douleurs ligamentaires
En cas d’entorse récente, un trio de remèdes est tout particulièrement indiqué pour limiter les douleurs : Ruta graveolens, associé à Ledum palustre, s’il y a un œdème, à prendre avec Bryonia si le moindre mouvement fait mal en dilution de 7 ou 9 CH à raison de 3 ou 4 prises quotidiennes. Rhus Toxicodendron en 7 ou en 9 CH est un médicament homéopathique également très utilisé chez les sportifs dans les problèmes de tissus conjonctifs, de tendons et de muscles. Il est indiqué pour les entorses ou tendinites améliorées par le premier mouvement et la chaleur, avec des élancements aggravés la nuit au repos.
Fractures
Deux médicaments homéopathiques peuvent être utilisés en association pour favoriser la consolidation osseuse : Symphytum et Calcarea Phosphorica en 5 CH à prendre à raison de 3 granules 2 fois par jour.
Pour rappel : seuls les docteurs en médecine peuvent exercer l’homéopathie en France. Vous trouverez l’annuaire des praticiens sur les sites du Syndicat national des médecins homéopathes français ou de l’Assurance maladie Ameli.fr
Photo d'en-tête : Pretty Drugthings- Thèmes :
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