C’est dans la nuit de dimanche à ce lundi 5 août vers 3 heures du matin que l’effondrement d’un gros bloc de glace dans le secteur du Mont-Blanc du Tacul (Haute-Savoie) a frappé au moins quinze alpinistes alors qu’ils évoluaient à environ 4 100 mètres d’altitudes. Le bilan provisoire communiqué par la préfecture de Haute-Savoie s’élève à au moins un mort et quatre blessés, dont un en urgence absolue. Un drame que les webcams braquées sur le massif du Mont-Blanc ont permis de retracer.
Deux cordées d’alpinistes évoluaient la nuit dernière sur la face nord du Mont-Blanc du Tacul en Haute-Savoie, à environ 4100 mètres d’altitude, via l’itinéraire des Trois Monts – voie réputée un peu plus difficile que la voie classique – quand survient un effondrement de sérac (bloc de glace de grande taille entouré de crevasses au sein d’un glacier).
Vers 2h50, l’avalanche se produit. La file des frontales est coupée. La coulée emporte les alpinistes en pleine obscurité.
Dès 3h50, les secours aériens sont sur place et constatent que 15 personnes ont été touchées, selon le bilan provisoire rendu public ce matin par la préfecture de Haute Savoie. A savoir un mort et quatre blessés dont un en urgence absolue, les dix autres personnes sont indemnes.
Alors que les recherches se poursuivent, à 4h40, les alpinistes qui étaient déjà au-dessus de la barre de sérac qui a provoqué l’avalanche, poursuivent leur course vers le mont Blanc.
Selon France Bleu, l’alpiniste décédé serait de nationalité française et aurait une soixantaine d’années et les blessés de nationalité seraient de nationalité suisse et espagnole. La radio locale indique par ailleurs que les cordées n’étaient pas encadrées par des guides. L’ensemble des victimes a été pris en charge par les services de secours puis évacué vers les établissements hospitaliers de Sallanches et d’Annecy.
A mi-journée aujourd’hui le dispositif de secours se poursuivait à la recherche d’autres éventuelles victimes. D’importants moyens ont en effet été mis en œuvre par le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) sous la supervision du préfet de la Haute-Savoie. Ils impliquent notamment la sécurité civile, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) et le service d’aide médicale urgente (SAMU).
Une enquête pour recherches des causes de la mort a été ouverte par le parquet de Bonneville, mais d’après les premières informations recueillies, l’origine du déclenchement de la chute de sérac serait naturelle. Un phénomène de plus en plus fréquent. Car sous l’effet du changement climatique, les chutes de sérac se multiplient, comme l’a observé une étude publiée en 2023,réalisée par une équipe de chercheurs comprenant notamment Luc Ravanel.
Les guides recommandent d’ailleurs depuis quelques années de ne pas s’engager dans l’ascension du mont Blanc après le 14 juillet.
Photo d'en-tête : Mont-Blanc Natural Resort- Thèmes :
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