Voyager seule et en toute sécurité c’est ce que propose la toute nouvelle plateforme La Voyageuse. Ouverte début avril, cette plateforme de couchsurfing est réservée aux femmes. Et comme à Outside on aime bien les femmes qui partent en solo, on a rencontré sa fondatrice, Christina Boixière. Cette jeune taïwanaise gère la plateforme avec Derek, son compagnon.
Pourquoi avoir créé La Voyageuse?
Je suis une voyageuse solo depuis mes 17 ans et j’ai beaucoup utilisé Couchsurfing. La plupart du temps ça se passe bien, c’est vrai. Mais je me suis fait agressée sexuellement plusieurs fois. J’ai porté plainte et la plateforme n’a rien fait. Le profil a été supprimé mais le gars a recréé son faux profil: avec une fausse photo, un faux commentaire, une fausse adresse etc. Tout était faux. En discutant avec des amis, hommes et femmes, j’ai remarqué que la sécurité d’une femme qui voyage seule était une problématique vraiment récurrente. Nombre de femmes recherchent des logements sécurisants et souhaitent également rencontrer des gens, ce que ne permet pas vraiment l’hôtel. C’est ce besoin de sécurité pour les voyageuses solos qui est à l’origine de La Voyageuse.
La Voyageuse n’existe qu’en France?
Pour l’instant nous ne sommes qu’en France en effet. L’Hexagone est la première destination touristique mondiale, aussi avons-nous décidé de cibler avant tout les voyageurs étrangers, d’Asie ou Amérique du nord. Notre priorité était donc de trouver des hébergeuses en France, mais au final on a eu beaucoup d’offres de logement de Marocaines, de Belges et de Québequoises. C’est d’autant plus encourageant que l’hôte n’est pas rémunérée.
Nous visons 500 hébergeuses en France. Une fois cet objectif atteint, nous ouvrirons le service aux voyageuses. L’idée est que, une fois le service actif, nous encouragerons les voyageuses qui l’auront testé à devenir elles mêmes hébergeuses, afin d’ouvrir le marché. Nous avons déjà beaucoup de demandes d’autres pays.
Comment devenir hébergeuse?
C’est très simple, c’est une plateforme réservée aux femmes mais l’hébergeuse peut très bien accueillir avec son mari, son colocataire ou sa famille. Une fois son compte créé, elle reçoit un mail de confirmation. Après validation, elle complète son profil avec sa carte d’identité, condition obligatoire. Ce qui n’est pas le cas de Couchsurfing, par exemple, où on ne compte plus les faux profils car cette étape n’est pas imposée. On vérifie tout. Une fois l’identité de l’hôte vérifiée, on les appelle pendant 10 minutes, on parle de leurs intentions, de leurs motivations mais aussi de leur situation familiale etc. Chaque profil est détaillé, on cherche à savoir si la personne a des animaux, si elle fume…
Et pour les voyageuses ça se passe comment?
Les voyageuses devront attendre que le fichier d’offres soit bien fourni pour s’inscrire sur le site. Ce qui ne devrait pas tarder. 300 hébergeuses sont déjà référencées et 300 autres sont en cours de validation. La consultation des offres est totalement libre mais il faut s’acquitter de 119€ pour contacter sans limite les hébergeuses. Ce montant ne couvre pas les hébergements, qui ne sont rémunérés, c’est le prix de notre service de vérification, le prix de la sécurité.
Vous avez aussi des ambassadrices…
Oui, nous souhaitons développer notre réseau d’ambassadrices partout en France pour organiser des soirées pour les voyageuses et les hébergeuses et créer une vraie communauté. Trois événements ont déjà été organisés à Bordeaux, ma ville d’origine. Les hommes y étaient évidemment les bienvenus. Nous voyons La Voyageuse plus comme une communauté qu’une plateforme. Sans compter que cela nous permet de rencontrer physiquement nos hébergeuses.
En quoi vous vous différencier des autres plateformes d’hébergements?
C’est un projet pour l’égalité des genres où la sécurité est très importante et c’est aussi de l’humain. Ces femmes qui hébergent, ne vont pas juste offrir un toit mais aussi des amitiés. Elles sont prêtes à les accueillir comme des amies, à partager leur ville, faire découvrir des choses qu’elles aiment. La Voyageuse entend être une expérience authentique et personnelle.
Pour plus d’informations: La Voyageuse
Photo d'en-tête : Mael Balland/Unsplah