Dans l’espoir de protéger sa compagne d’escalade, Meg O’Neill, 41 ans, a trouvé la mort dimanche dernier alors que la cascade de glace qu’elles grimpaient toutes deux – Raven Falls, dans l’Etat américain de l’Utah – s’est effondrée, blessant au passage un troisième grimpeur. Un acte extrêmement courageux à l’image d’une femme très impliquée dans « Embark Outdoors », association venant en aide via le sport aux jeunes femmes réfugiées aux États-Unis.
C’est par un communiqué publié mardi par le bureau du shérif du comté de Duchesn, dans l’Utah que l’information nous est parvenue. « Le 2 avril 2023, le bureau du shérif du comté de Duchesne a été informé de la chute d’une colonne de glace alors qu’un groupe de trois alpinistes tentait d’escalader Raven Falls dans le comté de Duchesne, près d’Indian Canyon (centre-est de l’Utah, à deux heures de Salt Lake City, ndlr). L’une des alpinistes est parvenue à sécuriser sa compagne, âgée de 21 ans, en la poussant de côté, ce qui lui a probablement sauvé la vie. », apprend-on. Epargnée de justesse, la jeune femme a pu descendre et alerter les secours pour obtenir de l’aide. De quoi sauver le troisième grimpeur présent sur le site, un homme de 34 ans, gravement blessé suite à une chute d’environ 12 mètres lorsque la colonne de glace s’est rompue. « Malheureusement, la grimpeuse qui a eu la présence d’esprit de pousser sa camarade d’escalade pour l’empêcher de tomber, s’est retrouvée coincée sous deux énormes blocs de glace et n’a pas survécu. » poursuit le shérif qui salue les efforts des équipes de recherches et les secours qui se sont relayés pendant 36 heures pour retrouver le corps de la victime et surtout le courage de « cette femme qui a perdu la vie en en sauvant une autre. »
Une femme très engagée auprès des immigrées
Originaire de Salt Lake City, ville située à deux heures de Raven Falls, cascade de glace de 33 m qu’elle connaissait bien, Meg O’Neill, professeur de sciences à l’Utah International Charter School, semble avoir trouvé une mort à l’image de ses engagements. « Dans un acte qui en dit tant sur elle, Meg s’est assurée que ses coéquipiers étaient en sécurité avant qu’elle ne soit tuée par l’effondrement des blocs », a indiqué sur son compte Instagram Embark Outdoors, ONG dont elle était la directrice adjointe et dont l’objectif est de « donner aux jeunes femmes réfugiées les moyens de se prendre en charge grâce au sport, à l’accès à l’enseignement supérieur, à l’emploi et à la thérapie », explique la page LinkedIn de l’organisation.
Interviewée par Fox news, l’une de ses collaboratrices, Camille Fiducia, explique que « Meg O’Neill a construit toute sa vie autour de l’idée de servir les autres, c’est quelque chose de très beau (…). « Elle avait un curriculum vitae impressionnant dans le domaine de l’outdoor. C’était une grimpeuse très active dans la région de Wasatch et une femme très engagée », a-t-elle déclaré. Elle était comme « le cœur et l’âme » de notre programme. « Nous partagions la même vision, celle de faire de la nature un endroit plus inclusif pour toutes les populations sous-représentées » (…) « Elle n’avait pas couru après un poste lui permettant de gagner 200 000 dollars par an. Elle avait choisi un travail épanouissant, bien que souvent ingrat (…). Si chacun d’entre nous pouvait faire ne serait-ce qu’un huitième de ce qu’a fait Meg, quel changement cela pourrait représenter pour notre communauté », a-t-elle conclu. Très ébranlée par la mort de leur camarade, les grimpeuses ont reçu un soutien psychologique. Un projet de mémorial est en en cours afin qu’un hommage lui soit rendu.
Photo d'en-tête : DUCHESNE COUNTY SHERIFF'S OFFICE / FACEBOOK