Paul Meilhat n’a pas oublié qu’il venait de Créteil, en banlieue parisienne. C’est donc un peu de cette expérience déterminante que le vainqueur de la dernière Route du Rhum entend partager avec des enfants qui ne partent pas en vacances via « L’échappée bleue ». Avec Surfrider, dont il est l’ambassadeur depuis dix ans, le skipper vise à leur faire découvrir la voile, mais aussi leur faire comprendre le chemin parcouru par la pollution de la terre à la mer. Déjà expérimenté en octobre dernier, ce projet a obtenu un incroyable succès auprès de quarante enfants, issus d’écoles et de centres de loisir de la banlieue parisienne. Le lancement de l’édition 2021, prévu aujourd’hui mais légèrement décalé suite au confinement, promet de faire des heureux !
“J’ai grandi en région parisienne, ce qui peut surprendre pour un navigateur », explique Paul Meilhat, vainqueur de la Route du Rhum 2018 en IMOCA. « J’ai des parents baroudeurs, on avait un petit bateau de 6m50 et on faisait de la voile en Bretagne quand j’étais enfant. J’ai finalement eu l’immense chance de pouvoir en faire mon métier. Aujourd’hui je veux partager cette passion et m’en servir pour créer du lien social et rendre l’écologie accessible à tous”. Profitant de la pause forcée imposée aux navigateurs par la pandémie, le skipper a donc lancé « L’Échappée bleue », un programme montée avec Surfrider, ONG dont il est l’ambassadeur depuis dix ans et dont il partage les objectifs : protéger les océans, réduire les plastiques à usage unique et sensibiliser à l’urgence climatique. Organisé en dix étapes, le programme 2021 qui devait démarrer aujourd’hui ( il est légèrement décalé suite au confinement) il va faire découvrir la voile mais aussi les bons gestes environnementaux à des enfants d’une dizaine d’années qui n’ont pas la chance de partir en vacances.
« L’échappée bleue » se concrétisera par l’organisation d’événements, tout au long de l’année, dans plusieurs villes de France (Pau, St Jean de Luz, Bordeaux, Arcachon, Marseille, Brest, Lorient, région parisienne, Le Havre) », explique Surfrider. « Chacun d’entre eux, regroupant au maximum vingt enfants pour faciliter l’échange et leur accompagnement personnalisé, s’étendra sur un trimestre et comprendra dix séances de voile. Parmi celles-ci, deux seront consacrées notamment, à la thématique des déchets, à la qualité de l’eau et la santé des usagers : collecte, animation, science participative… les enfants seront plongés dans l’univers de Surfrider et (ré)apprendront la nécessité de protéger les milieux aquatiques. Mobiliser pour la sauvegarde durable de l’océan, par le sport, ne peut qu’être un succès. »
Au-delà d’un projet sportif et environnemental, L’échappée bleue se construit, également, comme un véritable programme social, insiste l’ONG. « Alors que les mesures sanitaires actuelles creusent les inégalités, accroissent l’isolement géographique et accélèrent le déficit d’accès aux vacances et loisirs pour certaines catégories de la population, L’échappée bleue garantit l’inclusion de tous autour de la voile et du milieu marin.
En ces temps troublés, un tel programme intégrateur est une nécessité : grâce à lui, ces enfants peuvent découvrir un nouveau monde aquatique et se convertir, eux aussi, en de véritables citoyens responsables. Car, c’est en garantissant l’inclusion de toutes les populations et de tous les acteurs, qu’un véritable engagement sociétal pourra être impulsé et que sera cultivé l’éveil écologique individuel et collectif pour protéger, ensemble et au mieux, notre océan ».
Témoignant sur le site de l’ONG, Paul Meilhat ajoute qu’à travers ce projet, il souhaite aussi rendre hommage à tous ces « héros du quotidien », les éducateurs, animateurs, qui accompagnent les jeunes au quotidien et qui les aident à grandir et à se construire. “Il faut redonner le smile, même derrière le masque en ces temps difficiles », conclut-il.
D’avril à octobre 2021 : le programme de L’Echappée bleue
Dix opérations sont prévues cette année, chacune liera un territoire intérieur à la mer qui lui correspond. Bordeaux et Arcachon sont unies par le lien polluant du plastique, tout comme le sont Montélimar et Marseille, ou la région parisienne et le Havre, cadre de l’opération inaugurale.
A l’heure où nous publions cet article, nous sommes en attente des dates effectives, le confinement bouleversant l’organisation prévue.
- Bordeaux du 12 au 15 avril / Arcachon le 16 avril
- Pau du 19 au 21 avril / St Jean De Luz le 22 avril
- Brest printemps-été (à confirmer)
- Lanester du 6 au 10 juillet avec Lorient
- Montélimar du 12 au 16 juillet / Marseille le 17 juillet
- St Aubin les Elbeufs / Le Havre en septembre-octobre avec Transat Jacques Vabre
- Créteil, Valenton et Sevran en septembre-octobre avec Transat Jacques Vabre
En 2019, 40 enfants des écoles et centres de loisirs du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne embarquent pour leurs premières navigations sur les lacs et plans d’eau intérieurs, avant de découvrir la navigation en mer.
Photo d'en-tête : Surfrider
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