Liberté, confort, proximité avec la nature… le van est devenu un véritable phénomène de société et représente aujourd’hui 44,8% des ventes de véhicules aménagés. Seule ombre au tableau : son empreinte carbone. Un sujet sur lequel s’est penchée une jeune start-up française, l’agence Bloom Campers. Son objectif : donner une seconde vie électrique à d’anciens Combis des années 70. Tentant, mais est-ce vraiment la solution ?
Sillonner les routes, goûter à la liberté d’un road-trip n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Parcourir 1 000 km en van diesel revient à un rejet de CO2 équivalent à un parcours de 122 000 km en TGV. Pour tenter de limiter cet impact non négligeable, des concepts électriques voient le jour depuis quelques années, comme l’ »ID Buzz » (au minimum 60 000€ sans aménagement), la version électrique du célèbre Combi Volkswagen avec une autonomie allant jusqu’à 600 km. Même autonomie mais nettement moins cher, l' »E Bussy« , commercialisé aux alentours de 20 000€. Mais certains, comme Nicolas Gumy, titulaire d’un bachelor en Commerce et Entreprenariat et Agathe de Brunier, responsable communication, co-fondateurs de Bloom Campers, ont envisagé la question sous un angle différent. Désireux de réduire au maximum leur impact écologique, les deux Bretons ont opté pour une toute autre méthode, l’upcycling, qui consiste à donner une seconde vie électrique à de vieux vans.
Comment ? Avec la technique rétrofit, autorisée en France depuis mars 2020. Déjà développée dans plus de 40 pays, cette innovation consiste à enlever le moteur thermique (diesel ou essence) d’un véhicule pour y placer des batteries électriques, placées à l’arrière du véhicule, pour un coût de 20 000€. Une somme non négligeable, sachant qu’elle s’ajoute au prix d’achat du véhicule initial, fort variable selon le modèle, son ancienneté et son niveau d’aménagement, mais qui tient compte d’une variable trop souvent négligée : l’impact écologique d’un véhicule neuf. « Recycler un véhicule thermique en électrique revient à économiser 56% d’émission de gaz à effet de serre par rapport à la construction d’un véhicule électrique neuf » explique en effet l’ADEME, l’Agence de la Transition Ecologique dans une étude récente. Une donnée qui fait sans doute sens pour beaucoup de vanlifers. Reste un bémol, et de taille : converti à l’électrique via Bloom Campers, votre van n’aura qu’une autonomie de 150 km. Il vous faudra donc prendre votre temps – et ne pas trop vous éloigner des bornes électriques publiques, au nombre de 53 000 en France à ce jour.
Aussi avant de vous lancer, on ne pourrait que vous conseiller de tester ces vans le temps d’un week-end par exemple. En partenariat avec Retrofuture, leur sous-traitant spécialiste du rétrofit , Nicolas et Agathe comptent justement proposer des road trips plus respectueux de l’environnement, avec des vans à la location et à la vente. Résultat d’une levée de fond réussie, l’ouverture de leur première agence, à Vannes (52) est prévue pour mai 2022. Cependant, vous ne pourrez prendre la route à bord de leurs premiers vans transformés qu’à partir de la fin 2022, plusieurs mois étant nécessaires à l’homologation des engins.
Photo d'en-tête : Caleb George
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