Pas facile de choisir un vélo pour son enfant. Alors avant de craquer pour un modèle à suspensions pour votre pré-ado ou d’installer des stabilisateurs pour le petit dernier, nous avons consulté notre expert, Vojo, et passé en revue toutes les questions qui nous hantent à l’heure d’équiper nos jeunes cyclistes.
Quelle taille de vélo pour quel âge ?
Pour chaque taille et chaque âge, il existe des formats de vélos enfants différents. Par format, on parle en fait souvent dans le langage courant de tailles/diamètres de roues (exprimées en pouces), car vous ne trouverez pas, contrairement aux vélos pour adultes, différentes tailles de cadres pour un même format de roues.
Voici les grandes catégories classiques de vélos enfants et les âges/tailles qui s’y rapportent.
- De 1,5 à 4 ans : la draisienne
- De 2,5 à 5 ans – 90 à 105 cm : 14 pouces
- De 4 à 6 ans – 105 à 120 cm : 16 pouces
- De 6 à 8 ans – 120 à 135 cm : 20 pouces
- De 8 à 10/12 ans – 135 à 152 cm : 24 pouces
- Au-delà de 12 ans : bienvenue chez les adultes (en 26 ou 27,5 de préférence, tout de même, mais un bon petit 29 n’est pas exclu) !
Bien entendu, il ne s’agit là que de grandes indications théoriques et, comme vous l’avez constaté, certaines catégories se chevauchent. Mais cela colle tout de même assez bien à la réalité… même s’il y a évidemment toujours des exceptions, si votre enfant est plus grand ou plus petit que la moyenne.
Un petit tour dans un magasin avec votre jeune cycliste peut donc s’avérer utile pour lui permettre de monter sur différents modèles, de le regarder lorsqu’il fait quelques tours de roues et d’évaluer sa position sur chacun.
Et s’il veut un vélo Spiderman ?
Bien sûr, in fine, c’est vous qui décidez… et qui payez. Mais ce n’est pas parce qu’il est jeune, voire très jeune, que votre enfant n’a pas d’avis. N’oubliez donc pas de l’écouter et d’être attentif aux points auxquels il accorde de l’importance. Une couleur, une forme de guidon ou de poignées, un détail qui attire son attention : autant de points qui vous auraient sans doute échappés mais qui peuvent, à ses yeux, avoir une importance capitale et jouer un grand rôle dans le plaisir qu’il/elle éprouvera en roulant.
Votre rôle sera tout de même bien sûr de le guider et d’attirer son attention sur quelques points que vous savez importants grâce à votre expérience. Ainsi la présence de son personnage de dessin animé préféré sur le vélo n’en fait pas forcément le meilleur choix…
Le casque, je cède ou pas ?
Obligatoire dans certains pays comme la France, le port du casque est une question de sécurité mais aussi de bon sens élémentaire. Il existe de beaux petits casques pas très chers (dès 10€ dans des enseignes comme Décathlon) qui permettront d’éviter des bobos plus ou moins graves, mais surtout, ils vont faire du casque quelque chose de naturel pour votre enfant. Le réflexe de se protéger en allant à vélo va ensuite l’accompagner toute sa vie, et c’est capital selon nous. Clairement, il n’y a ni bonne raison, ni bonne excuse pour ne pas le mettre.
Le bon ajustement est aussi un point important, et vous constaterez que ce n’est pas toujours une mince affaire, surtout quand ils sont petits. Cheveux qui accrochent, casque qu’ils bougent pour se gratter et qu’ils ne remettent pas en place… beaucoup de facteurs peuvent intervenir et faire que le casque de vos enfants sera un peu en travers, trop relevé/abaissé. Mais même s’il n’est pas parfaitement placé, un casque reste une protection indispensable.
Mais comment régler ce vélo ?
On ne parle pas ici de choses très compliquées (suspensions, etc) mais des basiques comme une bonne hauteur de selle sont néanmoins très importants. Pour les plus petits, il est important que leurs pieds puissent toucher le sol quand ils s’arrêtent. Pas tout le pied à plat, mais au moins une franche pointe de pied. C’est la hauteur idéale pour eux.
Pour les plus grands et les plus aguerris (à partir des vélos de 20″ parfois et à coup sûr en 24″), la méthode adulte rapide s’appliquera : assis sur la selle en s’appuyant sur un mur, on place le milieu du pied sur la pédale (pas l’avant ni le talon), et on ajuste la hauteur de selle de sorte que la jambe soit presque tout à fait tendue dans cette position. N’hésitez pas à vérifier régulièrement ce réglage, les enfants grandissent vite !
Et on le change quand?
Si la hauteur de selle peut s’ajuster sur une plage de plusieurs dizaines de centimètres, la longueur du vélo, elle, est fixe (à peu de choses près – on peut allonger la potence mais pas indéfiniment et cela n’est pas sans conséquence sur le comportement du vélo). Quand vous êtes au maximum de la sortie de selle et/ou que vous voyez votre enfant trop ramassé sur son vélo (genoux qui touchent presque le cintre, bras fortement pliés) quand il roule, c’est le signe qu’il faut changer. Gardez aussi en mémoire les recommandations de taille du constructeur pour le modèle de vélo que roule votre enfant. En sortir de quelques centimètres n’est pas bien grave, mais n’exagérez pas…
Stabilisateurs, incontournables non ?
On n’insistera jamais assez sur ce point : oubliez les stabilisateurs quand votre enfant commence à se familiariser avec son deux-roues ! C’est sans doute la pire invention qui ait jamais existé dans le monde du vélo. Le mouvement du pédalage s’acquiert très facilement, mais l’équilibre est quelque chose qu’on apprivoise, qui s’acquiert petit à petit. Et pour cela, rien de mieux qu’une draisienne !
La draisienne va permettre à l’enfant de commencer à faire du vélo en marchant, un geste qu’il maîtrise bien, avant de petit à petit lever les pieds de plus en plus longtemps… tout seul comme un grand. Quand vous voyez qu’il lève les pieds pendant plusieurs secondes, nul doute qu’il est prêt à passer sur un vélo à pédales et qu’il ne lui faudra que quelques minutes pour faire la transition. Avec des stabilisateurs, préparez-vous à de longues heures de pousse-pousse avec la main derrière la selle (on force un peu le trait mais à peine…)
Suspensions ou gros pneus ?
Sauf cas très particuliers et vélos très haut de gamme, nous ne vous recommandons pas du tout les suspensions sur les vélos enfants. Il s’agit quasiment toujours de modèles d’entrée de gamme et rares sont celles qui sont assez sensibles pour s’activer sous le faible poids d’un enfant. Leur intérêt est donc le plus souvent simplement décoratif et cela ne fait qu’alourdir inutilement le vélo.
En revanche, un bon moyen d’obtenir un peu d’amortissement de manière efficace, est d’avoir recours à de gros pneus, de 2.0 ou 2.25 sur les vélos de moins de 20″, et de 2.4, voire 2.6 ou 2.8 sur les 20 pouces et plus. On obtient du grip, un comportement fun et une petite dose de confort qui, pour le coup, colle vraiment bien à un jeune public. Attention toutefois à ne pas trop gonfler ! Vous pouvez descendre à 0,5 bar sur les plus petits vélos et autour de 0,7 sur les plus grands avec des gros pneus. Dans tous les cas, pour les enfants, mieux vaut trop peu de pression que trop.
Des vitesses, c’est le must?
Selon nous, en dessous des vélos de 20″, ce n’est pas recommandé. On en trouve d’ailleurs très peu qui en soient équipés en dessous de cette taille. Ce n’est que vers 5 ou 6 ans, quand il maîtrise bien le pédalage et l’équilibre, que l’enfant peut vraiment tirer profit de la présence de vitesses sur son vélo. Comme pour les adultes, la simplicité du mono-plateau est un gros plus. Evitez de les encombrer avec deux changements de vitesses et un dérailleur avant. Ils ont bien mieux à apprendre (au niveau pilotage notamment) qu’à jongler avec deux dérailleurs pour ne pas croiser la chaîne.
Et si vous pensiez aux upgrades ?
En investissant dans un vélo enfant d’une marque reconnue, qui fait également des vélos pour les grands enfants que nous sommes, vous avez de grandes chances de retrouver une série de standards et formats aussi utilisés sur les vélos adultes. Beaucoup d’entre nous ont des pièces un peu anciennes mais de qualité qui trainent sur une étagère. C’est peut-être l’occasion de leur donner une nouvelle vie en les installant sur le vélo de votre enfant pour l’alléger ou en améliorer le fonctionnement.
Pour les mécanos un peu plus experts et ceux qui savent comment fonctionne un vélo adulte, vous pouvez aussi tenter le passage en tubeless des pneus du vélo de votre enfant. Même sur les petites tailles de roues et même si ce n’est pas toujours clairement mentionné, les pneus des grandes marques sont le plus souvent prêts à passer en tubeless. Un tour de tape étanche dans les jantes, des valves et le tour est joué. Outre le gain de poids impressionnant, les avantages sont les mêmes que chez les grands : moins de crevaisons, meilleur confort, meilleur grip, etc. Attention tout de même : au moindre doute sur la tenue du pneu, ne tentez pas le diable et remontez les chambres à air !
Pourquoi pas un vélo d’occasion ?
Comme les enfants grandissent vite, la durée d’utilisation d’un vélo enfant n’est que de quelques années. Outre le passage d’un vélo entre les mains de plusieurs enfants d’une même famille, le marché de l’occasion est aussi un bon moyen de rentabiliser un investissement ou de faire de bonnes affaires.
Si vous avez acheté un vélo neuf et de qualité, vous serez ravi de constater qu’il gardera une belle valeur en seconde main et que la dépréciation est moindre que pour les vélos d’adultes. A l’inverse, si vous voulez faire des économies, éplucher les petites annonces des sites spécialisés et généralistes vous permettra sans aucun doute de trouver des vélos en bon état car au final assez peu utilisés, avec une réduction intéressante par rapport au prix neuf. A considérer au moment de l’achat, donc.
Stages et compétitions, un passage obligé ?
Clairement, non, les stages en école de VTT ne sont en aucun cas obligatoires, pas plus que la compétition. Un passage en école de VTT est néanmoins une bonne occasion pour votre enfant de mieux maîtriser sa monture et de prendre plus de plaisir à son guidon en apprenant à faire des choses qu’il n’imagine peut-être même pas possibles. S’il se prend au jeu, il pourrait même vous dépasser très vite ! L’avantage est aussi que ces conseils sont donnés par des personnes qualifiées, qui savent comment faire progresser l’enfant à son rythme.
Quant à la compétition, il existe des séries dédiées aux enfants, comme le célèbre Kids Trophy en Belgique ou encore le TNJV en France. Ce sont de merveilleuses occasions pour les enfants de s’amuser autrement, de faire de nouvelles rencontres et de faire leurs débuts dans un milieu compétitif.
Mais de grâce : faites que cela reste avant tout un plaisir, un jeu, un amusement ! C’est la clé pour qu’ils ne soient jamais dégoûtés du deux-roues, qu’ils progressent et si votre enfant a quelques prédispositions, c’est dans ce cadre de détente et de plaisir que les résultats ont le plus de chance de suivre.
Vélos électriques pour enfants: une hérésie ?
Oui, ils arrivent ! Quelques marques comme Moustache, Focus, Haibike ou encore Orbea en proposent. Et ne levez pas les yeux au ciel, ce n’est pas une hérésie. Tout personne qui a déjà roulé avec un petit enfant sait combien la moindre petite côte peut être difficile pour lui et combien il est parfois frustrant de ne pas pouvoir suivre les plus grands sur des sorties un peu plus longues.
Le vélo électrique pour enfants reste un gros investissement, mais on comprend que cela existe et qu’il puisse s’agir d’une bonne solution pour pouvoir rouler dans des régions escarpées, allonger un peu ses sorties ou simplement maximiser le plaisir. Puis, rassurez-vous, cela reste du sport et cela ne fera pas de votre enfant un “assisté” dans tous les domaines de sa vie
– Chaque semaine, nous enfourchons notre VTT avec Vojo, le magazine qui sort des sentiers battus –