Immense tristesse mardi 17 novembre à l’annonce de la disparition de Vince Reffet, 36 ans. Avec Fred Fugen son inséparable partenaire, il s’était imposé comme les références françaises du wingsuit, du BASE-jump et de bien d’autres catégories d’acrobaties aériennes. À l’occasion des 20 ans du duo, Outside les avait rencontrés en septembre dernier, à Paris pour parler longuement gestion de la peur, moments forts de leur carrière conseils aux débutants ou encore projet « Jetman » à Dubaï. Dubaï, là où précisément Vince a trouvé la mort ce matin lors d’un saut dans le désert, en périphérie de la ville. Une enquête est en cours pour éclairer les conditions de l’accident.
Nous reproduisons ici l’intégralité de l’interview de Vince et Fred réalisée le 23 septembre 2020. Notre dernière question portait sur les limites que les Soul Flyers se posaient.
« La limite c’est la mort… » nous avait répondu Vince en chuchotant.
Les Soul Flyers, c’est un peu le duo le plus fou de France. Depuis 20 ans, Fred Fugen et Vince Reffet sautent en wingsuit à travers le monde et cumulent plus de 11 000 sauts ensemble. Une ambition inlassable, qui les a notamment conduits à voler en « Jetman », cette armure futuriste aux ailes rigides propulsées par quatre mini-réacteurs, aux côtés de la Patrouille de France ; ou encore de sauter du Burj Khalifa, la plus haute tour du monde (828 m). Retour sur leur parcours, et sur les moments les plus marquants de leur carrière.
Vous êtes de passage à Paris, mais vous partez très bientôt à Dubaï. Qu’est-ce que vous allez faire là-bas ?
Vince : Quand on va à Dubaï, c’est pour voler en « Jetman » – des ailes rigides avec quatre mini-réacteurs. Le projet appartient à Dubaï. On passe six mois répartis dans l’année à s’entraîner sur ces vols. Le but c’est d’être autonomes en Jetman. L’année dernière on a réussi à décoller du sol, sans utiliser l’hélicoptère. On y repart pour continuer l’évolution de ce vol. Pendant vingt ans on a poussé notre sport dans toutes les disciplines. Là, en Jetman, ça nous permet de faire des vols en formation, mais de plus de 10 minutes, de mixer tout ce qu’on a appris ces vingt dernières années avec cette machine. C’est complètement hallucinant, le potentiel est énorme, il y a tout à faire. Autant on a fait beaucoup de choses en BASE-jump et wingsuit, là pour le coup tout est nouveau à chaque fois. C’est trippant ! Et toutes nos disciplines sont complémentaires.
Qu’est-ce qui vous a amené à la wingsuit ?
Fred : On est issus de familles de parachutistes. Nos parents étaient pratiquants, on a grandi dans ce milieu, sur les sentes depuis tous petits, à voir des gens qui sautaient des avions. Du coup on a commencé jeunes à sauter en parachute, à seize ans pour ma part et à quinze pour Vince, et on faisait de la compétition.
La wingsuit a commencé à se développer à la fin des années 90, avant c’était vraiment restreint. Nous, on pratiquait le « freefly », qui est une discipline de figures en chute libre, où tu n’as pas de combinaison particulière. En parallèle à la compétition, on a commencé à pratiquer la wingsuit. Pour ma part j’ai commencé en 2000 avec des prototypes de Loïc Jean-Albert, un des pionniers de la wingsuit en France. On s’amusait avec, c’était du fun en fait. Toi, Vince, t’as commencé un peu après non ?
Vince : Moi j’ai commencé à sauter seul en 2000, et la wingsuit ça devait entre fin 2001 et début 2002. Mais il faut savoir qu’à l’époque, les combinaisons étaient assez basiques, c’était juste un bout de tissu derrière et un autre devant jumelés ensembles, la combinaison se gonflait juste en une partie, et tu faisais des petites performances – enfin qui étaient déjà super pour l’époque ! Et puis au fur et à mesure des années, les wingsuits ont évolué avec de plus en plus de constructeurs. Maintenant tu peux avoir des combinaisons de freestyle pour faire des acrobaties avec, comme on peut voir dans la vidéo qu’on a faite où on est rentrés dans l’avion (retrouvez la vidéo à la fin de l’article, ndlr). On peut aussi avoir des combinaisons de type « course », qui vont très vite.
Quelle est la différence entre la wingsuit et le BASE-jump ?
Fred : Souvent les gens font l’amalgame. La wingsuit c’est une combinaison qui permet de planer. On peut aussi bien l’utiliser en sautant d’un avion, ou d’une montagne. D’ailleurs au début tu apprends à t’en servir en sautant des avions. Comme ça il n’y a pas de relief autour. Ensuite, quand t’as plus d’expérience, tu peux sauter avec d’une montagne.
Et quand on parle de partir d’une montagne ça s’appelle du BASE-jump, autrement dit c’est quand on part d’un point fixe. Et le BASE-jump tu peux le pratiquer avec la wingsuit, qui permet du coup de planer.
Vince : BASE-jump c’est un acronyme pour « building », « antenna », « span bridge » et « earth ». Ça regroupe tous les sauts d’un point fixe, comme d’un pont, d’un immeuble, d’une falaise, mais pas d’un avion. Et tu peux sauter avec une combinaison, ou sans, mais ça restera du BASE-jump.
Fred : La plupart des gens, quand ils disent wingsuit, ils imaginent que c’est un sport, que c’est quand tu sautes d’une falaise avec une combinaison. Mais non, en fait sauter de la falaise c’est du BASE-jump ; et la wingsuit tu peux aussi bien l’utiliser d’un avion que d’une montagne.
D’ailleurs, au départ nous la wingsuit on la pratiquait en partant d’avion. Et moi c’est vrai que bon, je trouvais ça sympa, mais j’étais pas comme un dingue avec ce truc-là. Mais quand on a commencé à sauter avec depuis une montagne, on s’est vraiment rendu compte des possibilités, de pouvoir planer dans du relief, au-dessus des pentes et tout ça. Là, ça nous a motivé pour en faire encore plus. Et ensuite, à partir de 2009 quand on a arrêté la compet’, on s’y est mis à fond, et c’est devenu un outil incontournable maintenant pour la plupart de nos projets. On ne fait pas que ça, mais c’est vrai qu’on en fait beaucoup.
En 20 ans, que vous a apporté ce sport ?
Fred : C’est une vie entière. Ça fait 20 ans qu’on a fait notre premier saut tous les deux, mais on a grandi dans le parachutisme depuis le début.
Vince : On a la passion de la chute. Il y a quelque chose qui a fait notre force, c’est qu’à nous deux, on a su se diversifier. On n’est pas restés dans une seule discipline, le parachutisme. On a toujours cherché à toucher à tout, et ensemble. Et puis aussi, quand tu commences à faire quelque chose avec quelqu’un, que c’est déjà ton super pote, et que d’un seul coup tu rentres en équipe de France avec lui et que tu te mets à faire tout un tas d’aventure, t’apprends à grandir avec la personne.
Même en compétition, on a toujours cherché à faire des chorégraphies. Le freefly, c’est une discipline artistique. Ça ressemble un peu au patinage.
Fred : Ça y ressemble même au niveau des notations : à la fin de l’année tu présentes une chorégraphie à des juges, t’as un temps imparti, et t’es jugé sur plusieurs critères : la difficulté, la qualité de la réalisation, l’innovation, la synchronisation, mais aussi la qualité de la caméra. Le caméraman est jugé aussi, il fait partie de la note.
Quand on a commencé à sauter ensemble, on a vite compris que pour que ça se passe bien en l’air, il fallait que ça se passe bien au sol aussi. Ce qui a fait qu’on a kiffé de sauter ensemble, c’est qu’on s’entendait bien.
Vous vous êtes connus comment d’ailleurs ?
Fred : Oh, en soirée je crois… Non je déconne, sur un centre de parachutisme.
Vince : Pour la petite anecdote, la première fois qu’on s’est rencontrés j’avais 14 ans. J’allais sur ce centre, mais je ne sautais pas encore, j’en avais un peu peur, je pliais juste les parapentes de mon père – d’abord pour avoir un petit billet, puis gratuitement. Fred lui il pliait le parapente d’un pote de mon père pour de l’argent. J’ai proposé de plier celui du pote en question, qui forcément préférait se faire plier gratos. Sauf que normalement c’était Fred qui bossait dessus. Et en gros il est arrivé pour me foutre dehors.
Fred : Je lui ai dit « mais qu’est-ce que tu fais là ?! », il était en train de me piquer mon business ! Après j’ai complètement oublié cet épisode. Par la suite, Vince a commencé à sauter, on avait un ami commun, et c’est comme ça qu’on a sauté ensemble.
Vince : J’ai tout de suite passé un bon moment avec lui. Ça fait partie des personnes que rapidement, tu as l’impression de connaître depuis super longtemps. Il est rentré en équipe de France, au début je le suivais les week-ends, et puis il m’a appris la discipline du freefly. Et dès qu’une place s’est libérée en équipe de France, il m’a proposé de le rejoindre.
On a immédiatement cherché à se tirer vers le haut. Dans une équipe, tu en as souvent un qui essaye d’être meilleur que l’autre. Alors que nous, on voulait être meilleurs, mais à deux. Et ça, dans toutes les disciplines qu’on a faites, que ce soit le BASE-jump, mais aussi le speed riding, ou en Jetman. Ça dure depuis 20 ans, et ça continue encore aujourd’hui.
C’est ça qui a fait peut-être aussi qu’on est encore en vie. On est dans des sports qui sont très engagés. L’un peut compter sur l’autre. Tu peux te reposer sur les épaules de l’autre, ou sur sa certitude en un projet, parce que tu sais qu’il va pas t’envoyer au tas. Les vols qu’on fait sont tellement engagés qu’il faut avoir une confiance aveugle.
Fred : La recherche de la synchronisation, qui faisait partie intégrante de nos programmes de compétition, nous a toujours servi aussi dans nos projets.
Quels conseils donneriez-vous à un débutant ? Et lesquels auriez-vous aimé avoir à vos débuts ?
Fred : Ce que je dirais à un débutant, c’est de prendre son temps. Aujourd’hui, il y a un défaut général c’est que les gens veulent aller très vite, voire trop vite. Ils ont tendance à brûler des étapes. Ce que les gens voient à l’écran de nos performances, c’est le résultat de vingt ans d’entraînement. La raison pour laquelle on est sûrement encore vivants, c’est qu’on a su prendre le temps et respecter chaque étape. À notre époque il n’y avait pas les réseaux sociaux, mais aujourd’hui les gens ont accès à toutes les vidéos qui donnent envie de s’y mettre. Mais ça n’enlève pas la nécessité d’avoir de l’expérience, notamment en parachutisme, avant de faire du BASE-jump.
Vince : La falaise, elle va pas bouger d’un jour à l’autre, donc t’es pas pressé. Et puis on était complètement entourés dès nos débuts par des gens de haut niveau.
Fred : Ouais, mais on a su les écouter aussi. Maintenant, de plus en plus n’en font qu’à leur tête.
Vince: Et puis c’était différent à notre époque, les gens ne prenaient pas de pincettes pour te parler. Maintenant, le problème avec les réseaux sociaux, c’est que si tu dis quelque chose à quelqu’un, s’il se vexe, il peut balancer des trucs sur les réseaux. Donc les gens y vont mollo pour dire les choses. Et ça provoque des accidents qui auraient pu être évités, par exemple s’ils avaient été francs et dire que la veille, t’avais fait de la merde, c’est comme ça que tu prends conscience de tes erreurs. Et des exemples identiques de potes qui sont morts, alors que la veille ils avaient fait de la merde, on en a. Parce que dans ce sport, si tu fais pas ce qu’il faut, tu repars les pieds devant. Nous encore aujourd’hui, quand on fait pas ce qu’il faut on nous le dit, et on apprécie ça. Ce sont des sports qui sont très engagés, mais il y a moyen de les faire en sécurité. Nous, quand on part faire des sauts, nos parents sont confiants.
Fred : Certains voient ça comme quelque chose d’inaccessible, mais ça ne l’est pas. C’est possible de le faire, il faut juste prendre son temps, et s’enrichir de l’expérience des gens qu’on croise. Il y a très peu d’écoles de BASE-jump dans le monde, au début on est un peu livré à soi-même. Maintenant on a accès à des gens qui ont de l’expérience alors il faut en profiter et aller les voir.
Vince : Attention aussi, l’une des difficultés de ce sport, et il faut en avoir conscience, c’est de bien respecter le briefing prévu pour ton saut. Parce que des fois, ça te démange d’improviser dans le feu de l’action. Mais c’est là que tu te mets en danger. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de place du tout à l’impro, mais il faut être prudent. Il faut garder une rigueur mentale en permanence.
Comment gérez-vous votre rapport à la peur ?
Fred : On a eu des frayeurs, mais il en faut. C’est comme ça qu’on en tire des leçons.
Vince : La peur c’est ce qui te garde en vie. C’est quand t’as la boule au ventre que t’es le plus en sécurité, parce que tous tes sens sont en alerte. Quand tu fais un truc dont tu as l’habitude, tu baisses ta garde et c’est là où tu te mets en danger. Il faut toujours rester vigilant.
Il faut transformer la peur en une bonne énergie, c’est ce qui t’aide à réaliser ce que t’as besoin de faire. C’est quelque chose que tu travailles, cette peur en réalité elle est positive. Si t’arrives en haut avant de sauter et que tu commences à douter de tout, c’est que la préparation n’a pas été assez conséquente. Quand on arrive à faire un projet, on sait qu’on a travaillé toutes les portes de sortie, toutes les alternatives, pour ménager cette bataille mentale. Tu sais que tu peux le faire.
Fred : La peur est gérée par les entraînements. Avec l’habitude de la compétition, on a eu les bases pour structurer et créer correctement un entraînement – ce qui sert toujours par la suite. Aujourd’hui, les juges, c’est nous. On avance progressivement pour chaque projet, ce qui permet d’être confortable avec une marge de sécurité. Il y aura toujours un peu de peur, c’est normal. Mais il faut s’en servir pour créer de la concentration. Il faut pas que ça tombe du côté de la panique. Il faut être capable de gérer son stress.
Y a-t-il des sauts que vous vous êtes interdits de faire ?
Vince : Non. Il y a certains sauts où au début on a pu ne pas se sentir chauds de les faire…
Fred : … mais au final, avec de l’entraînement, on s’est senti prêts.
Vince : Pour l’instant on ne s’est refusé aucun saut. À la limite, en début de saison on y va tranquillement, mais à partir du moment où tu t’entraines bien, tu n’as pas de limites.
Fred : Dans ces sports-là, il faut aussi savoir être à sa place. Chaque spécialité demande des entraînements spécifiques. C’est pas parce que tu es très bon dans une activité aérienne que tu le seras aussi facilement dans une autre. Nous on a pris le temps de s’impliquer suffisamment avant de croiser une autre discipline.
Vince : On compte aussi sur la confiance en notre duo pour discuter des projets et réfléchir à ce qui est faisable ou pas. Encore plus quand c’est ton meilleur pote qui te connait parfaitement. Il y a un truc dans le ton qui pourra te freiner, ou te booster. Rien qu’un mot suffit à te remettre à ta place.
Est-ce qu’aujourd’hui vous avez encore des limites ?
Fred : Est-ce qu’on a déjà vraiment eu des limites en fait ? La limite dans ce qu’on fait, c’est le sol. On a toujours été capables d’atteindre nos objectifs, donc à un moment les limites sont fixées par soi-même. Si tu te dis que tout est possible à condition de se préparer, et si j’en ai vraiment envie, tout est possible.
Vince (en chuchotant) : La limite c’est la mort…
Fred (en riant) : Ouais mais on va pas mourir !
Et si vous deviez choisir les 5 vols les plus marquants de ces 20 dernières années ?
En Norvège, les chorégraphies de compétition dans le (rétro)viseur
Vince : C’est une vidéo de freefly BASE, on est partis en Norvège pour refaire des chorégraphies qu’on faisait en compétition à l’époque. On est retournés faire nos « moove signature », en 2012. C’était un peu un documentaire sur ce qu’on faisait dans le passé avec Fred. Sur cette vidéo, il y a un freefly BASE, mais aussi des sauts avec nos pères, du freefly d’avion, c’est assez complet parce que ça retrace un peu tout notre parcours.
La folie des grandeurs au sommet du Burj Khalifa
Vince : Là, on était au Burj Khalifa à Dubaï en 2014. C’était marquant pour nous car la première fois qu’on est allé en 2011 et qu’on a vu la tour, on s’était dit que c’était l’endroit parfait pour réaliser nos figures de freefly, et de tourner autour de la tour en wingsuit. C’était vraiment un rêve, qui a mis trois ans à se réaliser. Dès qu’on s’est retrouvés là-haut avec Fred c’était extraordinaire, ça fait partie des plus beaux sauts et projets qu’on a jamais fait.
Fred : Pour la vidéo, on a pu faire six sauts de la tour. L’idée de base c’était faire du freefly en BASE-jump depuis la tour, car elle est suffisamment haute pour sauter la tête en bas et faire des figures. L’idée a évolué, on a aussi pu faire du wingsuit autour.
Sky combo au-dessus mont Blanc : le « saut XXL »
Vince : En parallèle du projet Burj Khalifa, en 2014, pendant que je m’occupais de Dubaï, Fred s’occupait du sky combo. Il faut s’imaginer qu’à un mois d’intervalle, on a tourné les deux vidéos. Fin avril 2014, on était en haut de la tour Burj Khalifa par +30°C, et quasiment un mois après, on était à 10 000m d’altitude par -50°C. On avait toujours rêvé aussi de sauter au-dessus du mont Blanc, en plus en faisant des chorégraphies avec de l’oxygène, puis ouvrir nos parachutes et descendre tout le mont Blanc pour se poser dans un champ, c’était extraordinaire. On n’avait pas beaucoup d’essais possibles pour sauter, c’est pile poil au-dessus du trafic aérien de Genève.
Fred : On l’a appelé le sky combo car c’était un enchaînement de figures en chute libre, plus des figures sous voile. Pour nous c’était comme un saut XXL, qu’on a pu réaliser au-dessus du Toit de l’Europe.
Aux côtés de la Patrouille de France, le vol des élites
Vince : De loin un des événements majeurs de notre carrière. Encore un rêve d’une vie qui devient réalité. C’était un moment unique et inoubliable. On a fait deux vols avec toute la Patrouille. C’était impressionnant de se retrouver à côté de ces avions de chasse, de voir les pilotes assis dans leur cockpit et nous de voler juste à côté, de participer à leur chorégraphie, de pouvoir envoyer les fumigènes bleu blanc rouge en même temps qu’eux… c’était une émotion intense.
Fred : On a eu la chance de tomber à l’époque sur l’ancien directeur de la Patrouille qui nous a fait confiance et nous a autorisé à voler avec eux. C’était un truc dont on n’aurait même pas pu rêver à l’avance, parce que c’était irréel. C’était hallucinant, même les contacts qu’on a eu avec les pilotes. Le soir même en discutant avec eux ils nous ont dit qu’eux aussi avaient halluciné de voler avec nous, c’était réciproque. C’était dingue et ça nous a mis les larmes aux yeux.
Rentrer en plein vol dans un avion, un rêve éveillé
Vince : C’était des mois de préparations. On a voulu réitérer l’exploit de Patrick de Gayardon qui en 1997 était aussi re-rentré dans un avion. Un jour, j’ai littéralement rêvé une nuit qu’avec Fred on sautait de la falaise pour rentrer dans un avion. En gros on est partis sur ce trip, et s’en est suivi des mois de tensions et de stress pour réaliser ce projet qui était et qui restera le projet le plus intense qu’on ait jamais fait – tant sur la partie du vol et de la coordination.
Article publié le 23 septembre 2020, mis à jour le 17 novembre 2020.
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Photo d'en-tête : Max Haim- Thèmes :
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