L’éminent écologiste canado-américain Paul Watson, 73 ans, qui lutte depuis des décennies pour la protection des océans et notamment contre la chasse à la baleine, a été arrêté au Groenland en vertu d’un mandat d’arrêt international d’Interpol émis par Tokyo, ont annoncé hier la police et sa fondation. Pèse désormais sur lui une menace d’extradition vers le Japon dans le cadre des poursuites entamées… en 2011. Un véritable imbroglio juridique qui a fait immédiatement réagir tous les défenseurs de la nature, Hugo Clément en tête.
Mauvaise surprise dimanche dernier pour le navire de Paul Watson. Alors qu’avec les 25 membres d’équipage du John Paul DeJoria il faisait escale à Nuuk, la capitale du Groenland, la police danoise est montée à bord du navire pour embarquer le fondateur de Sea Shepherd, organisation écologiste connue pour ses opérations musclées. En route pour le Pacifique Nord, son expédition avait pour mission d’intercepter le Kangei Maru, un baleinier-usine de 9 300 tonnes pouvant stocker jusqu’à 600 tonnes de viande à la fois. Récemment construit par le Japon dans le Pacifique Nord, son rayon d’action de 13 000 km laisse entendre que les Japonais seraient prêts à reprendre la chasse à la baleine dans l’océan Austral. De quoi relancer une industrie en perte de vitesse…
Selon l’ONG, cette arrestation serait liée à une « notice rouge d’Interpol » émise à la suite des « interventions antérieures de Watson contre la chasse à la baleine dans la région de l’Antarctique ». Une affaire qui remontrerait à 2011 et qui n’aurait plus lieu d’être, son accusateur s’étant détracté depuis et la notice ayant été levée.
Dans la foulée, Hugo Clément a lancé une pétition appelant notamment Emmanuel Macron à demander la libération de Paul Watson. « Nous sommes profondément révoltés qu’un homme qui a dédié sa vie à protéger des animaux menacés soit aujourd’hui arrêté à la demande d’un État qui ne respecte pas la loi. Le Japon utilise la notice rouge d’Interpol, créée à l’origine pour traquer les criminels internationaux, pour réprimer un opposant. L’extradition de Paul Watson vers le Japon serait pour lui un arrêt de mort. Âgé de 73 ans et père de trois enfants, il y croupirait en prison », peut-on lire dans cette pétition signée par 152 515 personnes à l’heure où nous bouclons cet article.
Photo d'en-tête : Paul Watson / Sea Sheperd- Thèmes :
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