Le paysage est splendide. Intouché depuis des siècles. Mais la Vjosa, dernier fleuve sauvage d’Europe serpentant sur près de 300 km entre la Grèce et l’Albanie, est aujourd’hui menacé par une trentaines de projets de barrages sur son cours et ses affluents. Des constructions qui pourraient bien voir le jour, selon les résultats des élections législatives albanaises prévues le 25 avril prochain. Pour défendre cet écosystème unique en Europe, les Albanais tentent de faire reconnaître le fleuve en tant que parc national, une première en Europe. Un combat raconté par Patagonia dans un film de 6 minutes.
Habitée depuis des milliers d’années, la vallée de la Vjosa, habitat naturel du lynx des Balkans, de l’ours brun et du loup gris, est plus que jamais menacée par la construction de centrales hydroélectriques sur le territoire albanais. Une trentaine de projets sont actuellement à l’étude auxquels s’opposent depuis six ans les militants et activistes de la région.
Pour protéger le dernier fleuve sauvage d’Europe, dont le cours n’est interrompu par aucune infrastructure humaine, les habitants de la région et des organisations écologiques telles qu’EcoAlbania, RiverWatch et EuroNatur tentent d’obtenir l’appellation « parc national » pour la Vjosa, mais aussi ses affluents, ses bassins versants et ses lits d’inondation. Cette désignation permettrait ainsi de préserver l’exceptionnel écosystème des quelques 300 kilomètres du fleuve.
30 projets de barrages hydroélectriques
« La Vjosa, en Albanie, est le dernier fleuve sauvage d’Europe. Le fleuve et ses affluents coulent librement depuis les montagnes de Grèce vers la côte Adriatique en Albanie, sans aucun obstacle artificiel », apprend-on dans un film produit par Patagonia, qui s’est joint au combat écologique. « Cependant, depuis des années, tout le système fluvial est menacé par la trentaine de projets de barrages qui, s’ils étaient construits, détruiraient cet environnement naturel en inondant certaines parties de la vallée et en condamnant d’autres à la sécheresse ».
Mais si le fleuve obtenait le label de parc national, tous les projets de barrages seraient automatiquement avortés dans la zone protégée. Pour les Albanais, la victoire est encore possible – des manifestants et activistes avaient déjà réussi à obtenir l’annulation de deux grands projets de barrages après avoir mené des actions en justice.
Les prochaines élections législatives, organisées le 25 avril, pourraient en effet faire basculer d’un côté ou de l’autre de la balance l’avenir écologique du fleuve. « Certains politiciens veulent laisser la porte ouverte aux projets de barrage après les élections, ce qui fait courir un grave danger à la Vjosa. C’est pour cela que nous devons nous battre pour le Parc National de la Vjosa maintenant ! » expliquent les opposants au projet.
Pour soutenir, vous aussi, le projet de la Vjosa, premier parc national de fleuve sauvage d’Europe, vous pouvez visionner et partager sur les réseaux le film de Patagonia, avec le #VjosaNationalParkNow.
Photo d'en-tête : Andrew Burr