Websérie : Sailing tips de Luc Alphand

Quand on a la chance de compter parmi ses potes Luc Alphand, le « champion des champions », ça serait vraiment dommage de se priver de ses conseils, s’est dit Aurélien Ducroz, double champion du monde de ski freeride sur le point de prendre le départ de la Transat Jacques Vabre à bord du Crosscall Chamonix-Mont-Blanc.  Alors quand il y a urgence à bord c’est Luc Alphand, le spécialiste de la vitesse, vainqueur du classement général de la coupe du monde en ski – accessoirement gagnant du Paris-Dakar et un habitué de la Jacques Vabre ! –  qu’il appelle à la rescousse dans le deuxième épisode de sa websérie totalement décalée, diffusée aujourd’hui.

Embarquer Luc Alphand dans sa websérie ? Une évidence totale pour Aurélien Ducroz, rider viré marin qui vient de se laisser entrainer dans la Transat Jacques Vabre par le navigateur Louis Duc. Départ prévu le 27 octobre. En attendant, histoire de passer le temps, ils ont lancé une websérie faisant le tour, ou presque, de toutes les galères qui vont forcément leur tomber dessus en mer.  La semaine dernière, c’est Cédric Gracia, champion du monde de VTT de descente, qui dispensait ses précieux conseils à Aurélien dans le premier épisode. Aujourd’hui c’est Luc Alphand qui prend le relais.  

Aurélien Ducroz : 

« Luc, depuis que j’ai douze ans, c’est mon idole.  J’ai commencé ma carrière quand lui était sur le point de la terminer. Je le connaissais très peu … et il est venu me féliciter. T’imagines ? 
Plus tard, il s’est mis à la voile pendant trois ans, avec, notamment la Transat Jacques Vabre. La mer, il connaît. Je me souviens d’une mésaventure en bateau, j’avais démâté. Et lui, de me rappeler : « Mec, souviens, toi, tu fais un sport mécanique ! ». On a même eu un projet de voile ensemble.
Sur le bateau, quand je pense trajectoire, ce sont les moments passés en montagne avec Luc qui resurgissent.  Comme la fois où on a ouvert ensemble une ligne dans le massif du Mont-Blanc, sous l’Aiguille du Moine. Ça laisse des traces au moment de prendre des décisions sur un voilier. »

Luc Alphand :

« Je connaissais Auré de nom avant de le rencontrer.  On n’est pas de la même génération, il est plus jeune. Moi je viens de l’alpin, lui du freeride. Enfin, peu de gens le savent, mais en fait, il arrive du saut. Passer du saut à l’alpin, puis au freeride … j’hallucine ! C’est un touche à tout magique. Alors son « idole », c’est un peu too much, mais ce qui est sûr c’est qu’il y a du respect mutuel entre nous. Et pas mal de points communs. C’est un Savoyard, et moi je suis des Hautes-Alpes, mais on a les mêmes chromosomes : le même amour de la montagne et du ski. Et la même curiosité aussi.  L’envie de se remettre en question, de repartir à zéro dans un nouveau sport.  Je suis pareil. Il ne faut pas s’arrêter à ce qu’on a déjà fait et que l’on sait faire. Il faut rester curieux, se donner les moyens, réfléchir et bosser.

Sa transat avec Crosscall, notre partenaire commun ? On va regarder ça, c’est sûr ! Aurélien est un mec très vrai, très simple. Il arrive à se dépasser et à faire des choses exceptionnelles. Pas évident, de monter des projets de voile pareils quand on connaît la difficulté de les financer. Mais il a un professionnalisme et un engagement que j’admire. Et depuis toujours. C’est l’école du freeride. Beaucoup moins encadré que le ski alpin, tu dois te débrouiller pour monter tes projets tout seul.

Auré navigue depuis une bonne dizaine d’année déjà, et ce qui l’anime, c’est une vraie passion pour l’aventure et le challenge sportif. Il a ça dans le sang, il est formaté pour ça.

C’est lui qui m’a donné le goût de la voile. Après mon accident de moto (lors du rallye Rand’Auvergne en 2009, ndlr) il me fallait trouver quelque chose pour me faire vibrer à nouveau. Après avoir couru sur tous les déserts du monde en automobile, le dernier bastion, c’était l’océan. Auré et moi, on a fait quelques trophées Mer Montagne. Il m’a encouragé à naviguer. On a même commencé à monter un projet ensemble. Ça n’a pas abouti, au final, mais on ne laisse pas tomber l’idée. Je ne laisse pas tomber l’idée de cette course en double, il y a un côté sympa. En solo, ça ne me fait pas du tout triper, moi. J’aime les gens, partager un truc à deux. Je ne suis pas un vrai solitaire. Quinze jours en mer, ça va, mais trois mois. C’est une autre comptabilité. Mais Auré, lui, il a ça en lui ! Il se voit bien faire une course comme le Vendée Globe par exemple.

Dans l’épisode de la websérie qu’on a faite ensemble. Je lui file un coup de main sur la trajectoire. Louis, son coéquipier, lui donne la barre et son job c’est désormais à lui de gérer la trajectoire. J’arrive là-dessus et lui rappelle que pour aller vite, il faut suivre la trajectoire. Et aussi parfois, débrancher le cerveau. Pas tout le temps réfléchir ! 

J’ajouterais qu’il faut surtout se faire plaisir. Bien sûr il y a du stress dans une course. Tu ne sais pas ce que tu vas prendre, si tu es assez bien préparé et en voile, comme en automobile, le matériel est important. Tout le monde se pose ces questions-là. Mais il faut y aller en se faisant plaisir.
Faire cette course, c’est déjà le panard pour eux. Ils ont la chance d’aller au bout de leurs rêves. Ne jamais oublier ça. Et puis je connais la démarche d’Auré. Il est pro, méticuleux et organisé. On peut compter sur lui.

Moi, mon prochain défi, ça serait plutôt un road trip, mixant le ski avec toutes mes passions, la voile, l’auto, la moto et … un 8000 m pour boucler ça.  Ça demande un peu de logistique, et de temps aussi, un mois. Seul ou avec un pote. Et pourquoi pas Aurélien …

Envie d’en savoir plus sur l’aventure d’Aurélien Ducroz et Louis Duc? Lire aussi : Webserie : Le freerider Aurélien Ducroz fait appel à ses potes pour sauver sa peau en mer.

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