Depuis 2018, seules quelques compétitions de Windsurf accordaient aux femmes les mêmes prize money (récompenses) qu’aux hommes. Désormais, les windsurfeuses toucheront autant que les windsurfeurs lors des compétitions, a annoncé hier l’Association Professionnelle de Windsurfeurs (PWA) – et ce, dès le prochain championnat du monde en 2021. Il était temps !
C’est un nouveau pas décisif pour les femmes dans leur combat pour leur reconnaissance dans le sport. Hier, la PWA a annoncé enfin égaliser les récompenses pour les gagnants féminins et masculins lors de ses événements. Une décision que les windsurfeuses attendaient depuis 2018, année où certaines compétitions avait déjà commencé à accorder le même montant aux femmes qu’aux hommes, notamment lors de la Coupe du monde PWA de Gran Canaria.
Cette remise à niveau s’inscrit dans un élan de remise en question général dans le sport – une réflexion visiblement encouragée par les différents confinements, qui ont donné plus de temps pour réfléchir à tout le monde, dont les organismes officiels. « Bien que la pandémie de Covid-19 ait été une période difficile pour tous, y compris pour la PWA – avec l’annulation de presque tous les événements en 2020 – elle nous a donné l’occasion de revoir, analyser et changer le système ». Plus tôt dans l’année, la PWA a aussi annoncé mieux prendre en compte la valeur des athlètes féminines, valoriser leurs points au classement annuel, ce qui leur permettra de mieux négocier avec les sponsors.
Réduire le nombre d’hommes récompensés
Pour rééquilibrer les prix, la PWA va réduire le nombre de places récompensés chez les hommes, et réaffecter les fonds aux femmes – sans pour autant réduire le montant global. Désormais, « dans la division masculine, les prix seront attribués aux 16 premiers, au lieu de 20 (ou 24 selon la discipline. Dans la division féminine, les prix seront attribués aux 8 premières pour les flottes de 12 candidates ou plus, et aux 6 premières pour les flottes de 8 à 12 candidates. Dans chaque cas, les montants attribués pour chaque position seront les mêmes pour les hommes et les femmes », précise la PWA.
Sarah-Quita Offringa, championne du monde de vagues en 2019 et multiple championne du monde de freestyle et de slalom, témoigne de sa satisfaction : « C’est un grand pas pour les femmes dans le domaine de la planche à voile, je trouve ça génial que la PWA ait évolué dans ce sens. Je tiens à remercier Daida et Iballa Moreno (deux soeurs espagnoles multiples championnes du monde, ndlr) qui ont donné le coup d’envoi aux îles Canaries il y a quelques années lors de l’événement de Pozo ; il était temps que cela se produise. Je pense que pour la prochaine génération, il est important que les femmes qui participent à la PWA sachent qu’elles sont à égalité, parce que nous faisons le même effort dans ce sport, nous faisons le même nombre d’heures, nous voyageons de la même façon, nous prenons les mêmes risques (…). J’ai vraiment hâte de voir comment cela va aider à faire entrer plus de femmes dans le sport. »
Le windsurf, après le surf et le freeride
Cette nouvelle complète la série des sports qui, enfin, se modernisent – à l’image du surf qui a égalisé les prize money entre les femmes et les hommes en 2019. C’est aussi le cas des rideuses, valorisées à juste titre par le Freeride World Tour (FWT), depuis un an presque jour pour jour.
Enfin, cette annonce est l’occasion de rappeler l’opération « Sport Féminin Toujours », censée rendre justice à la représentation des athlètes féminines dans la presse, qui se tient cette semaine.