Ce gars-là est infatigable ! Après « La farandole des écrins » – 313 km et 24 600 D+ mêlant trail et alpinisme pour relier l’intégralité des refuges du massif des Ecrins – bouclée en six jours en août dernier, le skieur de pente raide, guide de haute montagne et spécialiste de l’ultra endurance Paul Bonhomme s’est trouvé un nouveau défi. Tout simplement les Alpes au pas de course, de Ia mer Adriatique à Ia mer Méditerranée. Soit 2650 kms et 150 000 D+. En 28 jours. Gonflé. Mais toujours convivial avec Paul qui nous invite à le rejoindre en chemin à compter du 8 juillet.
« Ceci est un rêve de gosse. Un énorme rêve de gosse. Ceci est un monstre. Ceci est une danse », écrit Paul Bonhomme dans son dernier post sur Instagram. Comme avec lui on s’attend toujours à du beau, du différent et surtout du lourd, on se jette sur la suite. L’idée cette fois ? « Ce sont les Alpes, entières, de Zéro à Zéro, de Ia mer Adriatique à Ia mer Méditerranée.
Le titre est trouvé, « Zéro à Zéro », ça sonne bien, avec tout juste la pointe d’humour qu’on aime chez Paul Bonhomme : 150 000 mètres de dénivelé positif vont pimenter ce périple de 28 jours et 2650 km. « Rien d’extrême en soi, juste mettre un pied devant l’autre … longtemps. », dit-il. Façon de parler, car pour le commun des mortels, imaginer courir une moyenne de 94,64 km par jour pendant près d’un mois ferait quand même réfléchir.
D’ailleurs, le guide de haute montagne, adepte des ouvertures extrêmes (10 lignes de ski de pente raide en 2019 !), reconnait lui-même que si ce projet trotte dans son crâne depuis près de 20 ans, c’est qu’avant « c’était trop grand ». Mais là, à 48 ans, il lui est « tombé dessus comme une évidence : c’est ça que j’ai envie de faire, c’est ça que j’ai envie de raconter, ça que j’ai envie de partager. »
Partager, un autre exploit de Paul Bonhomme, pas le genre à vivre son truc en solitaire et à se contenter de « followers » sur les réseaux. Quand il parle de « suivre », c’est suivre tout court, sur le sentiers. Autrement dit « construire ensemble une chaine, un fil, une histoire entre deux points, prendre ses baskets et courir un bout d’Alpe d’une mer a une autre de Zéro à Zero » dit-il.
« Concrètement », poursuit-il, « le principe serait : moi je cours (enfin j’essaye d’avancer vite avec une équipe de copains qui vont m’aider) et vous, vous venez me joindre un bout si ça vous dit. Pas de gros sommets, juste des sentiers, une paire de baskets, des shoots de nature pleins les narines et des paysages pleins les yeux. Départ prévu le 8 juillet 2023 de Muggia, Italia.»
Une invitation qui n’est pas passée inaperçue, car déjà les candidats se bousculent, si l’on en juge par les commentaires postés en quelques heures. Enfin, là c’est sur ce le papier, ou plutôt le web, car pour suivre le rythme de Paul Bonhomme, il ne faudra pas moins des six à mois à venir à certains pour pouvoir assurer dignement à ses côté. Car Paul a beau se montrer poète, il est aussi joueur et ne cache pas que si parmi ses sources d’inspiration pour monter son projet il compte Matthieu Chambaud et sa traversée, dont il a tiré un film « Via Alpina, l’envers du chemin », sorti en 2017, ou encore Guillaume Arthus, premier temps de référence en autonomie sur ce parcours… il a aussi Karel Sabbe, détenteur du record en 30 jours 8 heures.
A l’arrivée de sa « Farandole des écrins« , dont nous avions partagé les derniers kilomètres en août dernier, interrogé sur ses projets, il nous confiait : « J’ai juste besoin de me poser, tranquille, avec ma femme et mes enfants. J’ai forcément des idées, mais je vais arrêter d’y penser. Pour le moment. » On sait enfin à quoi il pensait. Et c’est sans doute l’une des idées les plus enthousiasmantes de l’année !
Photo d'en-tête : Komoot- Thèmes :
- Paul Bonhomme